Entrevue avec mon amoureuse Kim Lachapelle
Un survol de nous, notre famille et le lien entre notre famille et le Village
« Ça prend un village pour faire grandir des enfants; ça prend des enfants pour faire grandir un village » (Adaptation de l’adage populaire, par Adam et Kim)«
Écoutez le podcast à ce sujet:
Vous pouvez aussi lire la transcription du podcast avec inclusion de visuels:
(Les mots de Kim seront en italique, les miens en caractères ordinaires)
Bienvenue à vous, bienvenue à la continuation du deuxième épisode de ce super podcast blog sur le processus de création d’un éco-village. Et puis, le thème d’aujourd’hui c’est « Qui sommes-nous? » Mais un peu plus large, l’épisode 2 c’était « Qui suis-je? »; Mais aujourd’hui c’est « Qui sommes-nous? » parce que je ne suis pas tout seul là-dedans. On est déjà tellement à chérir cette vision-là.
Puis le berceau, je dirais, ouais, le berceau c’est le bon terme, le berceau de cette vision-là dans les derniers cinq ans, ça s’est beaucoup passé à travers moi, mon amoureuse, puis ma famille, notre famille. Fait que j’ai ici mon amoureuse Kim Lachapelle qui est avec moi, en avant de moi, avec notre dernier bébé de presque six mois, Clara. Puis on est toujours encore dans la salle.

Vous pouvez peut-être entendre, il y a les enfants qui jouent en haut. On peut peut-être entendre des petits sons par-ci, par-là. Puis ça fait vraiment partie de la texture de ce podcast.
J’ai envie que ça représente notre vraie vie, que ce ne soit pas juste un truc full professionnel fait dans une salle anti-toute, mais que ce soit vraiment notre vraie vie. Fait que c’est ça, on est ici, moi puis Kim, puis Clara dans la salle à jaser aujourd’hui sur qui sommes-nous, puis qu’est-ce qui nous inspire en tant qu’amoureux, en tant que famille à ce village. Quels sont nos bagages, nos expériences, nos apprentissages, principalement en famille, qui vont pouvoir se traduire et être au service de ce grand village extraordinaire.
Fait que bienvenue à toi, Kim, la chapelle, mon amoureuse depuis cinq ans. On est amoureux depuis cinq ans, on a trois enfants, fait qu’on peut constater que l’amour nous a unis de manière grandiosement claire et exceptionnelle, puis remplie d’amour, de surprises, de vie.
Vraiment. Bienvenue. Merci.
C’est beau ton sourire et tes yeux qui me regardent. T’es tellement content de m’accueillir. Ouais, l’amour qui nous a tellement pris, qu’on a dit oui.
La troisième fois qu’on était en train de vivre l’acte d’amour, on a senti la présence de notre première fille, puis on a osé dire oui, puis un mois après, je suis enceinte. Puis un an après la naissance de Lia, on a encore ressenti, ressenti, c’était complètement irrationnel, mais on a senti, c’était la force de vie qui voulait nous passer à travers, puis on a décidé de, comme avec Lia, on a décidé de ne pas résister à cette force de vie-là.

Ça aurait été tellement facile de dire « mais c’est trop tôt », « ça fait pas assez longtemps qu’on se connaît », « Lia elle a juste quatre mois », « c’est trop tôt », « c’est trop vite », « on devrait se faire des meilleurs plans », mais on a décidé de pas s’arrêter au rationnel, de pas résister à la force de vie qui voulait vraiment nous donner sa bénédiction finalement. Puis, il y a quatre ans environ, on était dans un, on aimait bien se faire des petites retraites, Adam et moi, avant d’avoir Lia, donc c’était pas si long, c’était une année, neuf mois même. Mais on était dans une petite retraite avec Lia, dans un petit chalet au fond du bois, chez des amis à Ham Nord.
Puis Lia ne dormait pas, Adam a pris beaucoup de temps la nuit pour l’endormir, et finalement après lui, il ne dormait plus. Puis il a envisionné cette grande offrande qu’il pourrait mettre en place pour l’humanité, et c’est la création d’un éco-village. Mais on a eu un autre enfant, puis un autre enfant, donc ça a pris du temps, mais nous voilà maintenant.
Je voudrais spécifier que cette vision-là, elle était là en moi depuis quand même longtemps, depuis 15 ans, comme j’ai déjà nommé dans d’autres épisodes, mais c’est à cet instant-là que tu viens de nommer, dans l’insomnie parentale, que tout est devenu clair que c’était prêt à être mis au monde, puis que ça allait être ensemble avec toi, puis en famille, puis en communauté. Puis là, le lendemain matin, je t’ai partagé ça. Le lendemain matin, je t’ai partagé ça.
« Hé, mon amour, faut que je te partage. » Là, je t’ai partagé la vision. Comment tu t’es sentie? Comment tu as reçu ça, quand tu m’as entendu te partager ça?
Je trouvais ça fou.
On avait un bébé de même pas trois mois, qui ne dormait vraiment pas, qui était très agitée. J’ai trouvé ça quand même fou, puis en même temps, je trouvais ça vraiment excitant. Parce que toi et moi, on a ça ensemble, le pétillement du grandiose.
Depuis qu’on s’est rencontrés, c’est comme on dirait que c’est tout le temps. On a une amie qui était comme, « Tout est grandiose pour vous. On dirait que c’est juste le mot que vous utilisez.
» Puis je trouvais ça fou, puis en même temps vraiment grandiose, puis juste, en fait. Puis ayant une fibre naturelle de concrétiser dans l’instant, j’étais comme, « OK, quand? Comment? Maintenant? » « OK, mais là, c’est fou, maintenant, on n’a pas le temps. » « Ça va prendre du temps. » J’ai trouvé que c’était magnifique.

Tu es la meilleure amoureuse que je peux avoir dans tout l’univers au complet. Tu es celle qui me reçoit le plus, qui me voit le plus comme je suis, qui est game de concrétiser le grandiose ensemble.
Merci. J’aimerais savoir, on aimerait, parce que là, c’est pas tout le monde qui te connaît. Donc, qui es-tu maintenant?
Maintenant? Dans l’instant, je suis vraiment au service de notre famille, vraiment.
Les dernières années m’ont vraiment appris à apprécier vraiment le moment, à arrêter de vouloir être ailleurs, à arrêter de me demander qu’est-ce que je vais être après cette phase de cocon, de parentalité, qu’est-ce que je vais faire, comment je vais contribuer, puis de vouloir le vivre dans l’instant alors que l’instant, c’est d’être avec les enfants, de vraiment me déposer dans cette phase-là, de l’apprécier, de l’aimer, d’en prendre soin. Je suis vraiment en ce moment une maman, mais une maman qui aime vraiment prendre soin d’elle, qui aime prendre soin de sa relation amoureuse, qui aime prendre soin de ce qu’elle aime. Je n’oublie pas ce que j’aime, je n’oublie pas ce qui me fait du bien.
Puis de cette façon-là, je peux vraiment partager à mes enfants, puis de cette façon-là, je peux incarner vraiment qu’est-ce qui fait du sens pour moi, et du fait même d’avoir les reflets de mes enfants, que ce que je suis avec elles, c’est ce que je souhaite être, puis c’est ce que je suis finalement. Donc dans le moment, je suis ça. J’adore vraiment partager la philosophie du yoga, de l’amour, la présence.
Donc je vais bientôt recommencer à partager des rituels de yoga.
Au grand bonheur de tes groupes qui t’adorent tous. Qui attendent, qui attendent que je sois prête.
Donc ça, je chéris ça, j’apprécie vraiment ces instants, parce que c’est juste la sagesse de l’univers qui passe à travers mon corps, à travers ma voix, à travers le médium du yoga finalement, qui est juste un outil pour se rappeler qu’on est grand, qu’on est l’amour, qu’on peut accomplir tout ce qu’on veut. Je suis en partie ça, puis en partie tellement d’autres choses, mais en ce moment, c’est ce qui m’habite, c’est ce que je fais, c’est ce que je suis. Voilà.

Merci. J’ai envie de rajouter aussi que par ta nature, sans même rien faire ou sans même rien penser, juste par ta nature, ceux qui sont en contact avec toi, on est tous inspirés et confrontés à la force d’amour. Tu nous ramènes toujours à s’en remettre à l’amour, que ça soit facile, juste comme « Hey, ça m’inspire, puis j’embarque dans l’amour, puis dans tout ce que ça représente concrètement parlant », ou que ça nous montre les parties en nous qui résistent à s’en remettre à l’amour.
Des fois, c’est inconfortable, mais t’as toujours un fond de présence et de bienveillance tellement grand, même quand toi-même, tu t’en rends pas compte, même quand toi-même, t’es en propre résistance à l’amour, dans tes réactions, il y a tellement une plus grande bienveillance en toi, qui fait en sorte que même quand tu nous reflètes, « Ah, cet instant-là, dans ce genre de situation-là, moi, j’aime pas totalement », ben, actuellement, le reflet que tu nous offres, il est vraiment bon, à cause qu’on se sent jamais diminué, on se sent toujours qu’il y a comme une grande bienveillance en toi.
Oui, merci. J’ose vraiment, oui, je suis comme la vérité pour moi, j’ose ma vérité en étant à l’écoute de l’autre, je dirais, j’ai comme pas peur de nommer les choses, le langage pour moi, c’est quand même quelque chose que j’ai bien travaillé au fil de mes défis de vie, au niveau de mes 31 ans, mais la communication, c’est quand même une grande force que j’ai, effectivement.
Je veux juste rajouter que je suis dans une phase encore plus de maternité avec notre bébé qui a six mois, je me dédie vraiment dans une, comme je ne l’ai jamais faite, en fait, mais j’ose être complètement dédiée à elles, et je suis accompagnée d’un homme extraordinaire qui ose complètement se dédier aussi à la famille, à moi, qui est là, qui me soutient, qui est vraiment comme un grand chêne pour moi, qui, autant pendant l’accouchement que maintenant, qui est solide, qui est joyeux, qui tient le fort de la bonne humeur, de l’amour aussi. Donc, je voulais juste rajouter ce petit bout-là.
Adam et Kim chantent:
Une autre journée parfaite qui commence
Une autre journée parfaite qui commence
Une autre journée parfaite qui commence, qui commence, qui commence
Cette chanson parle de tenir le fort de la bonne humeur, tu sais, on a quand même un bébé de cinq mois, deux enfants, une de trois ans, une de quatre ans.
On tient vraiment à la bonne humeur et la joie en général, mais ce n’est pas toujours facile. Kim ne dort pas très bien ces temps-ci. Clara, des fois, elle se réveille à chaque 30 minutes pendant toute la nuit.

On a nos défis aussi. On dit, ah oui, on sait s’en remettre à l’amour. Mais on est humain et on a plein de défis dans la famille.
Mais il y a une trame de fond en nous qu’on décide consciemment de cultiver. C’est de s’en remettre à l’instant présent, arrêter de résister, arrêter de vouloir autre chose que ce qui est là, puis de cultiver vraiment la joie. Puis ça, c’est une chanson qu’on chante le matin.
Presque à tous les matins, c’est rendu un rituel. Peu importe si on est de bonne humeur ou pas, mais ça nous remet toujours le sourire dans le visage même quand on n’a pas bien dormi ou qu’il y a un peu de chaos dans la maison. Je trouve ça cool de vous le partager.
Une des choses qui nous permet de se rappeler de cet amour-là et d’être le plus souvent possible dans cet état de présence et de joie, c’est de savoir s’entourer. Puis en tant que parent, on nous le dit souvent, il faut le village pour élever nos enfants, mais on a tellement de difficultés à demander. On a peur de déranger, on a peur de déplaire, on a peur d’être trop, on a peur de ne pas pouvoir remettre exactement ce que l’autre nous a donné.
Avec cette force-là que j’ai depuis toujours, je pense, j’ose vraiment demander, en étant vraiment confortable aussi que les gens respectent où ils sont. On s’est vraiment entourés. On a ce village-là au sein de notre famille qui nous permet vraiment d’être dans une grande qualité de présence quand on est avec nos enfants, de pouvoir vraiment vivre la vie qui fait du sens pour nous avec nos enfants.
Nos filles, elles vont juste deux jours par semaine dans un super jardin d’enfants, mais sinon, elles sont ici auprès de nous, auprès de magnifiques femmes, avec leurs enfants qui prennent soin d’elles, qui jouent, qui sont là en présence. Donc, vraiment, on a su s’entourer et c’est exactement pour ça que c’est possible pour nous, en ce moment, pour Adam, d’avoir plein de temps pour écrire sur ce grand village. Oui.
Je voulais revenir sur quelque chose. J’ai trouvé ça beau quand tu parlais de toi. Tu disais qu’en ce moment, t’es plus dans la maternité, puis de vivre l’instant présent, puis que tu as arrêté de résister à l’instant présent.
L’instant présent, c’est tellement un peu quétaine à dire. Maintenant, de nos jours, c’est comme ça a été full galvaudé. Finalement, c’est une des plus grandes sagesses de la vie qui nous enseigne, la nature.
La nature, elle ne réfléchit pas à demain ou à hier. Puis tu nous disais, oui, moi, dans le fond, en ce moment, plus que jamais avec mon troisième enfant, j’ai appris, puis j’apprends encore, puis je m’en remets à accepter que c’est ça la phase pour moi, que je suis en totale dévotion à ma famille, à mon bébé, que je ne m’oublie pas. Je reste en lien avec moi, mes besoins, avec mes désirs personnels, amoureux, puis que ça t’enseigne à vivre ce qui est là, là.
Vivre l’instant présent, vivre ce qui est là, là, sans chercher autre chose. Puis je fais un lien avec une des dimensions qu’on parle souvent, toi et moi, par rapport au village. On parle de sobriété heureuse, qui fait clairement partie d’une de nos inspirations communes, que j’ai déjà parlé un peu, puis qu’il va y avoir un module au complet, haha comme si c’était un cours; plutôt un épisode au complet là-dessus, la sobriété heureuse.
Mais j’ai l’impression, parce que moi, c’est ça aussi que j’apprends dans la famille, avec la famille, grâce à la famille, de vivre en simplicité, en sobriété heureuse. C’est tellement fort pour moi, ce mot-là. La sobriété heureuse, c’est vraiment joyeux.

La sobriété heureuse, pour moi, ça veut pas dire qu’il faut que je me limite de ma propre liberté au profit de quelque chose qui fait pas de sens, fait que c’est pas le fun. La sobriété heureuse, pour moi, c’est l’acte, l’acte, le choix conscient d’accepter ce qui est maintenant, d’arrêter de chercher à créer plus, d’arrêter de chercher ailleurs, d’arrêter de chercher plus loin, d’arrêter de chercher le plus, puis juste accepter le temps, accepter le temps qui passe là. Et donc, je l’accepte, je le reçois, je l’accueille, fait que je le prends, je le prends le temps.
Fait que c’est tellement joyeux de prendre le temps. C’est ça qu’on vit en famille, puis on l’a vécu au début avec Lia. Moi, bien, Kim aussi, on est deux créateurs super actifs, super vivants.
Moi, j’avais plein de projets, puis plein d’idées de projets. Je suis un concrétisateur dans l’âme, visionnaire, concrétisateur. C’est comme un combo vraiment le fun, mais vraiment, c’est ma force, puis c’est ma faiblesse en même temps.

Fait que je le voyais avec Lia, au moins plusieurs années après que Lia est née, même après Ima, il y avait tout le temps une espèce de dualité. Être en famille, être avec mes enfants, prendre le temps. Tous ceux qui ont des enfants, puis peut-être même ceux qui n’en ont pas, on sait que les enfants nous amènent vraiment dans l’instant présent.
On joue, puis on n’est pas en train de penser à ses soucis d’argent. Fait que j’avais tout le temps cette dualité d’être avec la famille, être avec les enfants, être dédié, être là, vraiment. Ça, ça a toujours été au cœur de mes priorités familiales.
Au cœur de ma vie, être là dans ce que je fais. Ça veut dire de ne pas être en train de penser à autre chose pendant que je fais cette affaire-là. Quand je suis en famille, je suis en famille, je suis pleinement là.
Mais j’avais quand même la dualité. Je veux aussi continuer, moi, Adam, petit Adam, d’exister, faire mes projets. Je m’imaginais que ma liberté personnelle, elle passait au travers faire ce que moi, je veux quand je veux. Faire mes projets, me développer, offrir des projets, je me répète, mais offrir des projets dans le monde. En tout cas, me dédier autrement que dans la famille.
Mais ça faisait que je n’acceptais pas la phase dans laquelle j’étais. La famille, les enfants m’appellent à être dédié complètement. Mais en restant en lien avec moi-même, comme tu disais tantôt, en ne m’oubliant pas, mois après mois, enfant après enfant, ils m’ont enseigné à accepter la phase dans laquelle je suis.
Et donc, je suis jeune parent, jeune père dans une super relation d’amoureux, jeune relation d’amoureux, jeune relation de parent. Enfant après enfant, ça m’a enseigné à arrêter. Je ne vais pas dire arrêter, je vais arrêter de dire arrêter haha!

Ça m’a amené à instaurer plus de simplicité dans ma vie, à ralentir mon rythme de besoin de créer autre chose. J’ai réalisé à force de ralentir, à force de m’en remettre plus à la phase dans laquelle je suis, c’est-à-dire être là pour ma famille, être là pour moi, être là pour mon amoureuse, être là pour ma famille. C’est le cœur de ma vie en ce moment.
Ça ne met pas de côté le fait que j’aime créer, je suis créateur, je crée pour plus grand que juste moi et ma famille. C’est d’où émerge la vision du village, la concrétisation du village. Mais pour arriver à laisser l’énergie du village émerger à travers de moi, à travers notre famille, il a fallu qu’on, je pense que je t’inclue aussi là-dedans, qu’on ralentisse et qu’on arrête de vouloir autre chose que ce qui est juste là maintenant.
C’est ça la sobriété heureuse, c’est d’accepter et de le vivre à fond. Là, avec un troisième enfant, on y est, je pense qu’on est arrivé. Notre voyage en Afrique nous a aidé aussi, je vous en ai parlé dans l’autre épisode, comment ça nous a ralenti, pour vraiment toucher à toute la richesse de vivre simplement.
La sobriété heureuse en étant l’esprit clair. La sobriété heureuse, c’est comme pour moi un synonyme de la philosophie zen japonaise. Clarifie ton esprit, arrête de vouloir autre chose, arrête de penser à autre chose.
Ton esprit devient comme un lac calme, un lac calme qui reçoit tout. Tu lances une petite roche dans le lac calme, ça fait super beau motif, c’est clair, ça se diffuse, ce n’est pas plein de vagues et plein de houles. C’est tellement beau.
Je pense qu’on y est, je suis vraiment fier d’arriver à ça, de vivre en sobriété heureuse, même s’il y a des endroits dans notre vie qu’on n’est pas dans la sobriété heureuse, entre autres le chocolat, on mange du chocolat, quelque part ça vient de loin… En tout cas, trois petits points là-dessus, on ne va pas faire tout le module de sobriété heureuse maintenant. Mais je suis vraiment fier d’être rendu là avec toi, ensemble, en famille, puis c’est comme un de gros apprentissage, je trouve qu’on a vécu en famille, puis qui se traduira nécessairement vers le village.
C’était une longue parenthèse, mais qu’as-tu à dire sur le sujet?
Tu parlais du lac tranquille au sein de l’esprit, ce n’est pas toujours tranquille, même si on est dans la sobriété heureuse. Je trouve que ça commence par ce principe de contentement, être vraiment dans le contentement qu’on a. Je fais aussi souvent l’expérience à travers les enfants, à travers trouver ça parfois exigeant, apprenant. Je me réveille le matin, c’est déjà plein de besoins qui s’enchaînent, la nuit c’est la même chose.

Je peux me voir dans la journée à vouloir aller me chercher un petit café, aller ici, aller ça, m’acheter ici, m’acheter ça, avoir besoin d’un temps pour moi, avoir besoin d’aller au yoga, tout, tout, tout. Je peux tellement voir tous les besoins qui émergent, puis tous ces besoins-là vont créer un esprit agité. Et donc, si je me ramène à le contentement, chose qui est quand même un petit peu différente de la sobriété heureuse, parce que j’ai l’impression qu’à travers le contentement, c’est comme une discipline qu’il faut avoir.
Mais à travers cette discipline-là, on arrive à la sobriété heureuse, on arrive à vraiment le vivre, on arrive à vraiment ne plus avoir envie d’aller se lâcher ce café-là ou de se l’acheter ce chocolat-là.
Oui, le contentement, c’est l’outil, un des outils pour arriver à la sobriété heureuse. Quand tu parles de contentement, c’est aussi de se contenter de ce que je suis en train de vivre, même si ce que je suis en train de vivre, je ne suis pas du tout dans la sobriété heureuse, je ne suis pas du tout dans la joie, je suis en train de vivre quelque chose qui me dérange, qui me déplaît.
C’est de se contenter de ça aussi, de ne pas nécessairement vouloir le changer et de faire plein de trucs pour le changer. C’est là que ça devient agité. Ah, je vis cela.
En ce moment, je suis dérangé, je suis frustré. OK, je me contente de ça, je le reçois, je le vis. Ça ne dure pas longtemps en général, ça passe.
Et notre mental, du fait de juste accepter ça, ne va pas chercher un million de solutions pour se sortir de ça. Éventuellement, ça va créer un lac plus tranquille. On en a fait l’expérience quand on est revenus d’Afrique, Adam et moi, où on habite sur la terre, c’est-à-dire en Occident, au Québec.
On a tellement de ressources, c’est infini toutes les ressources qu’on a. On est riches, on est tellement riches, sans être riches en argent nécessairement. On a toutes les ressources, on peut tout créer. Puis ça, c’est magnifique, puis en même temps, c’est aussi un piège, parce que les possibilités sont infinies.
Quand on était en Afrique, c’est comme, il n’y en a pas de ressources. On ne peut pas faire tout ce qu’on veut. C’est concret, c’est vrai.

Donc, ce qu’on fait, c’est qu’on est là maintenant, ensemble. On est vraiment ensemble pour de vrai. Puis notre mental ne peut pas aller dans un million d’idées, parce qu’on ne peut pas les concrétiser, donc ça ne nous va pas.
Quand on est revenu ici, on est revenu avec ça, mais avec tout le matériel, toute l’abondance qu’on a ici. Et donc, là maintenant, c’est de garder cette sobriété heureuse-là dans un monde où c’est presque infini tout ce qu’on peut générer, tout ce qu’on peut créer. Comment est-ce qu’on peut rester dans une sobriété heureuse dans le monde dans lequel on vit? Qui nous amène un bonheur, qui nous amène un bonheur profond.
Oui, je suis tout excité. Et tu dis ça, et je dis, hé, c’est ça. On est tellement milliardaires de ressources.
Moi, je ressens que c’est un devoir en ce moment, un devoir humanitaire.
C’est un devoir humanitaire de partager ces ressources-là, de les redistribuer de manière la plus équitable possible. Puis nous, en tant que famille, qui a touché à cette lenteur-là et à cette humanité tellement profonde, ça fait partie d’un autre de nos bagages. On est déjà, je trouve, vraiment « human-centered ». Puis d’aller en Afrique, au Sénégal, un petit village au Sénégal, ça nous a fait toucher tellement à une humanité tellement profonde, à une solidarité que je ne pouvais même pas m’imaginer que ça existait.
Dans un peuple au complet, pas juste dans une petite communauté, dans un peuple au complet, une solidarité, une qualité d’honnêteté, de partage. Vraiment au-delà de ce que je pouvais imaginer. J’avais déjà entendu les phrases « il y a certaines places où les gens ont rien, puis ils donnent tout, puis là où les gens ont tout, ils ne donnent rien ». C’est vraiment ça que j’ai vu et qu’on a vécu.
Les gens où on était, ils n’ont presque rien. Il y en a certains qui ne savaient même pas comment ils mangeaient le lendemain. Nous, on arrive, une petite famille d’Occidentales, qu’on a clairement facilement les moyens de s’acheter à manger le lendemain.
Ils nous donnaient leur plus beau repas, je ne sais même pas où ils allaient chercher. Les poissons qu’ils nous offraient, que même eux ne mangeaient pas, ils nous offraient ça de plein cœur, pas parce qu’ils voulaient retirer quelque chose de nous. Il y a certaines cultures qui sont un peu moins honnêtes, mais eux autres, pour vrai, c’est juste de plein cœur.

Ça fait partie de la culture d’offrir à l’étranger, que ce soit l’étranger du village d’à côté ou de l’autre bout de la planète. Tu donnes ce que tu as, tu crées un moment avec ces gens-là, tu les accueilles. Le Sénégal, on dit que c’est le pays de la teranga, de l’accueil.
C’est vraiment vrai. Et donc, wow! C’était dur d’accepter, mais il fallait accepter. Ça fait partie de la culture.
On ne pouvait pas les repayer non plus, parce que ce n’était pas une transaction commerciale. C’est un don de plein cœur. Et ils savent, ces gens-là, que de toute façon, le lendemain, si vraiment il n’y a rien à manger, il y a quelqu’un d’autre dans la communauté que lui, ce jour-là, il y a quelque chose à manger et qu’il va donner.
Ils sont tellement toujours dans le don, dans la solidarité, qu’ils remplissent toujours les besoins. Nous, il y a le plus de besoins. C’est un système qui est extrêmement résilient.
Mais on a tellement été inspirés par cette solidarité, cette qualité de partage qu’on porte ici. Ça a fait du bien à constater, car pour nous, on sait depuis toujours que donner, c’est ça que la nature, je regarde la nature, la nature, elle fait ça non-stop.
Elle n’accumule pas. Elle accumule juste assez pour passer l’hiver. Et après ça, ça donne, ça donne.
Les fruits dans les arbres, les plantes, c’est tellement abondant, ça donne. Plus ça donne, plus ça reçoit. Mais même pas, plus ça donne, plus c’est vivant.
C’est une qualité que j’ai en moi intrinsèque. Kim aussi. Ça faisait tellement du bien de le vivre dans une culture au complet.
On revient avec ça aussi, ce bagage-là. Ça fait partie de ce qu’on a envie de vivre avec d’autres dans un grand village. On a envie de vivre dans, ce qu’on vient de parler, la sobriété heureuse, mais comment dire, en chemin vers la sobriété heureuse.
Parce que c’est un concept, c’est un concept philosophique, c’est un concept qui se vit. Mais on n’est pas tous là. Puis moi, je ne m’attends pas à vivre dans un lieu où est-ce qu’on est tous sur la même longueur d’onde, mais plutôt où est-ce qu’on va faire le chemin ensemble vers ça.
Moi, j’aime faire le chemin avec d’autres, vers plus de sobriété heureuse, vers cet espace où est-ce qu’il y a ce bonheur profond d’avoir fait le choix de simplifier sa vie et donc d’enlever les affaires, les artifices pour laisser la qualité de présence ensemble avec soi. Et donc, vu que j’ai libéré de l’espace, j’ai libéré du temps, c’est facile de partager, c’est facile d’être solidaire parce qu’on a le temps ensemble. Quand on est ensemble et qu’on prend le temps ensemble, notre cœur s’ouvre et ça devient juste naturel de donner, d’aimer.
En tout cas, c’est mon petit rebondissement. Je pense que j’ai perdu le fil directeur. Je suis parti de… je m’excite.
On vous parle dans le fond de ce podcast-là, ce blog-là. L’idée, ce n’est pas d’en faire un ouvrage, un livre. On n’est pas en train d’écrire un livre.
On est juste en train de partager qui on est à travers ça. Ça me fait plaisir que vous nous écoutez.
Tu disais tantôt, tu as fait sortir l’adage « ça prend un village pour élever un enfant ». Ça prend un village pour élever des enfants. Moi, je pourrais remixer cet adage. Ça prend un village pour faire grandir des enfants, ça prend des enfants pour faire grandir un village. C’est ça que j’ai envie de vivre aussi dans un village. Toutes les synergies entre toutes les générations.
On a tellement appris en tant que parents de nos trois accouchements, de la parentalité, de nos enfants. Tu disais tantôt, on s’est déjà tellement bien entourés. On est déjà comme dans un village de relations.
Un petit village de relations, de synergies. Il y a tellement de personnes extraordinaires autour de nous. On a des super belles amitiés.
Il y a des gens extraordinaires dans la vie, nos enfants. Pourquoi faire un village alors? Pourquoi faire un vrai village?
Ces gens-là sont là, mais ils sont loin. Ces gens-là sont là des fois parce qu’on les rémunère aussi.
Parce qu’on a besoin d’argent pour vivre en ce moment, dans le monde actuel dans lequel on vit. Ces gens-là sont loin, mais ils n’habitent pas. Il y en a quelques-uns qui habitent avec nous.
Tati Vava. Auparavant, il y avait Tati Brigitte. Tonton Mathieu.

À part Tati Vava, Valérie, ces gens-là n’habitent pas avec nous. Cette distance-là, même si elle n’est que 10 minutes de voiture, elle fait en sorte que les synergies sont beaucoup moins grandes. Elle fait en sorte que chacun doit prendre soin de son jardin s’il en veut.
Il faut prendre soin de chacun de nos bâtisses. C’est sûr que sur le village, on va avoir chacun nos bâtisses, mais on va être tellement proches les uns des autres. On se voit habiter à distance de marche, une faible distance de marche.
Peut-être que ce ne sera pas tout le village qui va habiter aussi proche les uns des autres, mais il y a beaucoup d’humains qui vont habiter proches les uns des autres pour avoir accès à cette facilité-là d’être ensemble. En ce moment, il y a une porte qui nous sépare, nous, notre famille, du reste de la communauté. Ça crée tellement de synergies quand les gens sont là.
On a envie de le vivre avec encore plus de gens, parce que plus on est, plus on peut faire des grandes choses avec moins d’énergie. Peut-être que c’est challengeant de vivre ensemble, mais tellement gratifiant, tellement dans une évolution qui fait du sens, dans une évolution qui nous ramène juste à l’amour, au partage, qui nous amène dans cette culture d’amour, puis vraiment le vivre ensemble. Donc, le village, c’est pour le vivre toujours ensemble, puis que les inspirations des uns donnent de l’inspiration aux autres, puis que l’inspiration de un puisse être manifestée par le reste de la communauté, puis qu’on puisse vraiment créer un changement, un réel changement, pour vivre une vie vraiment en harmonie avec nous-mêmes, avec les autres, avec la nature.
Ça, il faut être proche ensemble pour le vivre. Il faut avoir une vision commune, puis c’est cette vision-là sur laquelle on se penche depuis cinq ans ensemble, puis qu’Adam mijote à l’intérieur de lui, avec d’autres depuis 15 ans. C’est quoi cette vision commune? C’est pourquoi on se rassemble ensemble? Parce qu’on peut se rassembler, c’est facile maintenant de se rassembler, mais autour de quoi pour que ça marche, pour que ça tienne dans le temps? Puis plus que jamais, en ayant des enfants, on réalise comment c’est précieux d’être ensemble, c’est précieux d’être en réseau, pour notre santé mentale, pour le bonheur de tout le monde.
C’est pour ça qu’on veut créer le village. Être ensemble.
Je suis tellement content de t’entendre parler, c’est le fun.
Tu le dis avec d’autres mots, tu parles de cette vision-là. C’est ça l’intention de ce podcast aussi, qu’on y touche graduellement. Il va venir des moments où ce sera plus formel, mais je trouve ça vraiment bon de le recevoir de ta bouche.
C’est tellement naturel pour l’être humain d’être ensemble, de vivre ensemble. On a toujours fait ça avant l’arrivée de l’époque moderne, avant l’arrivée d’une époque qui a peut-être été nécessaire, mais qui maintenant est désuète, et qui nous sépare l’un de l’autre, et qui nous fait croire qu’on a besoin d’être un par maison, ou une famille par maison, qu’on a besoin d’une voiture chaque, qu’on a besoin juste de soi, qu’on n’a pas besoin de personne d’autre. C’est nouveau dans l’histoire de l’humanité.
Ce n’est pas normal. Ce n’est pas normal, et ce n’est pas pour rien qu’il y a plein de problèmes de santé mentale. Tu faisais référence à la santé mentale.
C’est parce qu’on n’est plus ensemble. On n’est plus ensemble, on a oublié qu’on est tous interreliés, interdépendants. On est tous un peu la même essence.
C’est comme au-delà qu’on n’est plus ensemble, c’est même rendu qu’on se dérange les uns les autres. J’ai besoin de mon espace, j’ai besoin du silence, j’ai besoin, j’ai besoin, j’ai besoin. C’est comme on s’imagine maintenant qu’on a besoin de ça pour être bien, alors que tout avant nous, ils vivaient ensemble.
En Afrique, ils sont dix par maison. Ils sont bien. On a oublié ça.
C’est pour ça un village. C’est pour ça un village avec au moins, on se voit 100, 150 personnes pour se rappeler, se rappeler comment vivre ensemble, se rappeler comment exister ensemble dans toute la naturalité de qui on est en tant qu’humains, c’est-à-dire des êtres aimants, bienveillants, généreux. Et pour ça, il y a un chemin à faire parce qu’on est nés dans une époque qu’on ne nous a pas enseigné ça.
Mais je sens et on sent que le terreau de la culture dans laquelle on vit maintenant, disons le Québec, disons, est fertile. Il y a de plus en plus de gens qui savent et qui ont envie et qui ont un désir viscéral de connexion réelle avec soi, avec les autres, avec la nature. Comment peut-on vraiment cultiver la connexion sans connexion? À mon avis, on n’est plus à l’époque de cultiver la connexion avec la nature, la connexion avec les autres et même la connexion avec soi toute seule sur son tapis de yoga ou sur son tapis de méditation. On est à une époque mature pour cultiver la connexion à travers la connexion. C’est aussi simple que ça.

C’est pour ça qu’on s’imagine un village d’une bonne ampleur parce que comme tu disais, Kim, pour qu’il y ait assez de synergie, pour qu’on puisse… Il y a plein d’autres aspects au village qu’on n’a pas parlé au niveau d’être autonome. Comment dire? Pour qu’il y ait assez de gens, pour qu’il y ait assez de synergie, pour pouvoir créer une micro société, pour pouvoir qu’on puisse ensemble prendre soin des jardins et que ce ne soit pas tout le monde qui prenne soin des jardins, qu’on puisse prendre soin des bâtiments, que ce ne soit pas tout le monde qui prenne soin des bâtiments, pour qu’il y ait des gens qui soient plus experts dans guider des processus humains, d’autres les jardins, d’autres les enfants, d’autres l’éducation, d’autres… Donc, qu’il y ait toutes les dimensions d’une petite société parce que ce qu’on entrevoit dans le rêve de ce village-là, c’est que ça va fonctionner, ça va être un modèle d’une société, on va dire d’une communauté pour l’instant, d’un village viable basé sur des valeurs sur lesquelles on parle depuis le début, d’amour, d’amour, de connexion, d’unité, de partage, de bienveillance. Et donc, que le village devienne un modèle pour inspirer d’autres familles, d’autres communautés, d’autres villages, puis qui sait, d’autres communautés, d’autres sociétés, les sociétés de demain à émerger dans un mode de vie qui est beaucoup plus aligné avec la nature, avec les grandes forces de la vie.
Fait que pour ça, on voit qu’il faut être au moins 100-150. Bien, on vise 100-150, je vais enlever le « au moins », parce qu’au-dessus de ça, puis on verra bien rendu là, mais on s’imagine au-dessus de ça, moi, mettons au niveau personnel, pour l’instant, je n’ai pas envie d’aller là, parce qu’on va reparler dans un autre épisode vraiment, mais au niveau du nombre de synergies, du nombre de relations, puis de la prise de décision, je pense, puis j’ai lu sur les peuples avant les nôtres qui ne se sont pas montés en civilisation, qui ont croulé, mais ceux qui ont été plus résilients, les tribus. Quand ça dépasse une certaine échelle, il faut qu’il y ait un système politique représentatif qui embarque.
Donc, représentatif, c’est qu’il y a certaines personnes qui sont… qu’on leur donne le pouvoir de prendre la décision pour les autres. À partir de là, il y a un niveau de complexité vraiment plus grand, qui ne m’intéresse pas. Nous, le point, c’est de vivre ensemble, de développer un mode de vie ensemble, et donc que tout le monde puisse connaître tout le monde, puis qu’on puisse, dans une certaine manière, évidemment, ça va prendre la structure et les outils, mais d’une certaine manière, que tout le monde peut s’impliquer dans les décisions.
Tantôt, donc, tu parlais de la famille dans ce processus de création, puis on voit qu’ultimement, ce village-là, il y a 100, 150 personnes, mais on ne se met pas cette pression-là dès le départ. Pourquoi? Parce que ça ne ferait aucun sens de créer dès le départ un si gros modèle avec une famille si jeune. Pour nous, c’est important que ce projet-là, parce que c’est un projet, soit en service à notre famille, soit en service à notre maintenant, à notre moment présent.
Puis souvent, c’est ce qu’on voit dans des projets qui sont tellement inspirants autour de nous. Il y en a plein, il y en a plein maintenant. Mais comment est-ce qu’ils vivent leur quotidien, ces gens-là, qui nous inspirent tant? Il y en a sûrement plein qui le vivent très, très bien, puis ça doit être magnifique.
Il y en a plein aussi que peut-être que leurs enfants sont affectés, peut-être que leur individualité, que leur relation intime n’est pas nourrie. Et donc, pour nous, c’est tellement important que nos filles restent au cœur de ça, que notre relation amoureuse reste au cœur de ça, que notre relation envers nous-mêmes reste joyeuse, belle, sereine, équilibrée. Et donc, on va commencer à petite échelle, ensemble, un petit groupe, pour créer ce nouveau, cette nouvelle culture, vraiment la vivre ensemble.
Et puis donc, que ces relations-là, de ce petit groupe-là, puissent aussi être cultivées, être joyeuses, qu’on prenne le temps de les vivre. Qu’on ne se fasse pas prendre dans le piège de notre culture présente de productivité, de croissance rapide, d’efficacité. Qu’on cultive ensemble le rythme, le juste rythme.
Fait que, comme question finale, on est dans le thème famille plus aussi, hein? Toi, moi, notre famille au sein du village. C’est quoi ta vision, notre vision de, on va appeler ça l’éducation des enfants, l’éducation de nos enfants? On va y aller. On va y aller personnel.
L’éducation de nos enfants. Ma vision, notre vision, c’est vraiment quelque chose qui se rapproche au « un-schooling ». Le un-schooling, pour nous, c’est de vivre la vie, puis de se laisser enseigner à vivre la vie. De prendre toutes les petites opportunités que le quotidien nous offre pour apprendre.
Nos enfants ont soif d’apprendre. Pas juste les nôtres, tous les enfants. Puis si on est vraiment à l’écoute de ça, puis si on est vraiment là avec nos enfants, on va pouvoir saisir toutes les petites opportunités pour les guider à apprendre, finalement.
Puis on ne se voit pas faire ça juste nous, chez nous, notre petite famille isolée. Ça a été beaucoup quand même des questionnements quand les gens ont commencé à faire l’école maison. Ceux qui n’étaient pas habitués ou pour qui c’était nouveau, ils disaient qu’ils ne vont pas se sociabiliser, ils vont être isolés, blablabla.
Ce n’est plus ça, maintenant. Nous, ici, à Val-David, on habite dans une région où les activités d’école maison sont nombreuses. Les parents qui font l’école maison sont extrêmement nombreux.
Il y a des super humains, en fait, qui ont parti des petits groupes d’école maison, comme le Clan Renard qui se passe chez nous, le Club Nature Aventure, les ateliers avec Caroline Ouellet. En tout cas, il y en a tellement. Puis d’autres encore, plus à venir, il y en a aussi avec Sonia du Baril Roulant.
Les parents se regroupent ensemble pour se passer un peu la « toutch » des enfants. On prend vraiment ça à cœur. Pour moi, c’est de prendre ça à cœur, bien sûr, mais c’est d’être avec mes enfants.
Pour moi, ça ne fait pas de sens d’envoyer mes enfants cinq jours semaine ailleurs, assis. Même si c’est des écoles alternatives, pour moi, il faut que l’enfant puisse vivre son unicité, qu’il puisse être exactement où il a besoin d’être au moment où il l’est. Le « un-schooling », pour moi, c’est ça.
C’est ce que je vois aussi dans le village. C’est quelque chose d’extrêmement structuré quand même. À travers cette structure-là, il y a tellement de liberté et de possibilités.
Ça permet aux enfants d’être ensemble avec plein de groupes d’âges différents. C’est ça, la vie. C’est d’être en contact avec des humains qui ont rarement le même âge que toi.
C’est riche. C’est ce que je vois pour l’éducation de nos enfants. Merci.
Je partage ça, évidemment. Le mot « un-schooling » peut faire peur, des fois. « Qu’est-ce qu’ils vont faire? Ils vont rien faire.
Ils vont devenir des espèces de légumes, rien faire. » Parce qu’on n’a pas été habitué à ça. On pense qu’il faut aller à l’école, cinq jours semaine, pour que les enfants aient envie d’apprendre.
Mais c’est totalement l’inverse. Ça a été démontré par tellement de grandes études. Les enfants, c’est dans leur gènes d’apprendre. Comme un bébé, on n’a pas besoin de rien faire. Il va marcher, un jour. Nous, on est là pour l’aider, pour l’accompagner.
Mais ce n’est pas nous qui disent « mets ta jambe là, mets ta jambe là. » Ça se fait tout seul. C’est pour ça que je ne veux pas emmener mes enfants dans l’école, ni conventionnelle ni alternative.
Je sais que ce système-là fait l’inverse de ce qu’on veut. Ça l’empêche les enfants de vraiment apprendre à leur plein potentiel. Parce qu’ils ne sont pas tous pareils dans leur gènes, dans leur esprit, dans leur âme, peu importe comment on en parle.
Ils le savent quand il faut apprendre quoi. Même les écoles alternatives les plus inspirantes que je connais, ont tout le temps une espèce de limite par rapport à ça. « Ah, il ne faut pas apprendre à lire avant sept ans.
» Pourquoi pas? Si l’enfant s’intéresse à lire à cinq ans, c’est là le moment, c’est là la fenêtre d’opportunité. Pour moi, je nommerais comment je vois l’éducation de mes enfants ainsi; Ce ne serait pas « homeschooling ». On pourrait appeler ça « village schooling » ou « life schooling ». Dans le fond, c’est une éducation libre, complètement immersive et participative.
On est là, nous et d’autres parents ou facilitateurs, avec les enfants pendant toute la journée, à être avec eux et à observer ce qui les intéresse. À leur ouvrir des portes, plein de portes par rapport à ce qui les intéresse. Ça fait des sous-groupes.
À un moment donné, tu as le sous-groupe qui tripe sur l’astronomie ou sur le ciel. Tu as l’autre groupe qui fait ça. Après ça, ils se présentent ça.
Le groupe où l’enfant était le plus intéressé serait, je ne sais pas moi, les insectes ou les mots. Ils regardent ça, le ciel. « Oh, wow, ça m’intéresse.
Moi aussi, je veux apprendre là-dessus. » Je vois ça vraiment. C’est pour ça que ça m’inspire tellement la vision de vivre ça dans un village avec d’autres enfants.
Dans certaines communautés, ils font vraiment bien. Je vais faire une recherche plus approfondie prochainement par rapport à Taméra, au Portugal. Ils ont vraiment mis ça de l’avant beaucoup.
Les enfants, même, ils vivent dans un lieu. Ils dorment là et tout. Ils ne sont même pas obligés d’être avec leurs parents pendant une semaine au complet.
Ils sont dans le lieu des enfants. Presque tous les enfants ont hâte d’aller là. C’est un lieu où il y a plein de possibles.
Il y a plein de gens qui sont là pour leur enseigner ou les aider avec plein de choses. C’est ça que je vois dans l’étendue d’un village. C’est ça qui est trippant.
C’est que les enfants ont accès à plein d’univers différents qui peuvent les enrichir. Le homeschooling peut réduire. Je trouve que ça a vraiment une limite.
Parce que je suis moi toute seule avec mon enfant et peut-être une autre famille ou deux. Il y a vraiment trop de limites par rapport à la diversité de la vie qui se passe au travers des humains, au travers des gens qui peuvent les inspirer, leur montrer des choses. Dans un village, il y a tellement de possibles.
Il y a tellement de synergies incroyables. Je m’imagine aux personnes plus âgées qu’elles ont moins d’énergie pour faire des choses. Ce n’est pas eux qui vont aller construire des maisons.
Mais ils ont plein de temps pour être avec les enfants, raconter des histoires, jouer avec eux d’une certaine manière. Il y a plein de parents qui sont là pour prendre soin des enfants. Mais moi, je ne m’imagine pas être avec les enfants cinq jours sur cinq.
J’ai envie d’être en synergie avec plein d’autres. Moi, je vais être à fond pendant deux jours. Moi, ça m’intéresse vraiment d’être avec les enfants, de leur montrer des choses.
Je me découvre là-dedans. Je découvre un talent naturel. J’ai envie de m’outiller encore plus prochainement dans ce sens.
Mais pas cinq jours, pas sept jours. Mais il va y en avoir d’autres, d’autres parents qui ont envie de faire ça. Ou bien d’autres pas-parents qui n’ont pas eu d’enfants eux autres et qui n’en auront pas, mais qui sont tellement passionnés.
Eux autres vont être avec les enfants à un certain moment. Et d’autres, ça ne les intéresse pas. Et eux, ils feront d’autres choses.
C’est parfait. Avec des enfants de quatre ans qui sont en lien avec des enfants de six, huit, dix, douze. Oui, ça m’inspire vraiment aussi.
Ça prend un village pour faire grandir des enfants. Ça prend des enfants pour faire grandir un village. Je le sens.
J’ai hâte, même si on va y aller étape par étape. Comme Kim disait, on se voit 100, 150 à maturité, mais étape par étape. Et on ne sait pas le temps que ça va prendre pour arriver là.
Peut-être que ça ne va pas arriver là. Peut-être que ça va dépasser. On ne sait pas.
Mais les premières étapes, c’est de s’agglomérer en petits groupes pour créer la première base, la première fondation. On va en reparler dans d’autres épisodes. Mais j’ai hâte quand même.
Ça sera un travail pour moi aussi. Un exercice d’acceptation, d’accepter le rythme. Je sais.

Acceptation, d’accepter le rythme que ça prendra. Mais là, je suis assis ici dans la salle avec Kim, avec Clara, que vous entendez, qui joue, qui s’est réveillée. Ça me remplit de joie et de bonheur de m’imaginer être dans ce village-là, en famille.
En famille, avec d’autres familles, avec d’autres pas familles, avec des gens de toutes les générations. Wow! C’est ça, le futur! As-tu un mot de fin pour nous?
Merci de prendre votre précieux temps pour nous écouter. J’espère que ça l’a inspiré, que ça l’a donné envie, que ça l’a harmonisé, peut-être, en vous.
Je me réjouis de vivre cette vie avec toi, Adam, avec notre famille, avec la communauté, et avec vous qui nous écoute. Merci d’invitation.