Ép4. Quel monde je quitte

*** Envoyez moi vos commentaires, réflexions et questions; je vais les intégrer dans les prochains articles et soirées discussions! ***

Mon constat sur le Monde et ce qui me propulse à créer autre chose!

Écoutez le podcast à ce sujet:

Vous pouvez aussi lire la transcription du podcast avec inclusion de visuels:

« Pourquoi refuser la croissance? (…) Parceque cette course à la production de marchandises s’avère intrinsèquement destructrice de ce qui rend possible la vie sur cette planète » (Yves-Marie Abraham, Guérir du mal de l’infini)

Et puis, ça fait plusieurs semaines que je n’ai pas, que je n’ai pas, que je n’ai pas, que je n’ai pas, que je n’ai pas, les mots viendront! Je marche tranquillement dans la salle, je me délie la gorge, les mots. Merci d’être avec moi pour cette, pour ce podcast. Ça me fait vraiment plaisir, ça me fait vraiment plaisir.

Bonjour. Encore moi, Adam Taschereau, dans la salle de l’espace Omeya, dans mon lieu préféré. Pour ce quatrième podcast, ce quatrième podcast dans le grand thème de la création, ou même du processus de création d’un village, d’un village qui a comme raison d’être, de vivre, de vivre heureux au quotidien en célébrant, en honorant tous les aspects du vivant.

Depuis les trois premiers podcasts ou les quatre, parce qu’il y a eu l’épisode 1, l’épisode 2, l’épisode 2.2, l’épisode 3, j’ai eu tellement de beaux échos de la part de plein de gens. Ça me fait vraiment plaisir de savoir que vous m’écoutez. Vraiment, ça m’aide aussi personnellement à laisser les mots couler par rapport à cette grande vision-là qui est tellement large, qui est tellement complexe, mais en même temps tellement simple que j’ai tellement dans le cœur.

Mais de pouvoir en parler de cette manière-là aussi, je suis vraiment un peu comme dans un monologue, tu sais, avec mon micro ici tout seul dans la salle, mais en sachant qu’il y a des gens qui vont m’écouter. Et non seulement ils vont m’écouter, mais ces gens-là, ils peuvent quitter n’importe quand. Fait que je sais que si tu m’écoutes là en ce moment, c’est que tu as vraiment choisi de m’écouter là.

Tu ne te sens pas obligé de rester un peu plus, parce qu’il y a un contexte social. Non, non, non, tu peux peser stop et revenir n’importe quand ou jamais revenir. Ça m’aide à bien exprimer qui je suis à travers cette vision-là qui me traverse depuis vraiment longtemps.

Si tu ne sais pas de quoi je parle, écoute l’épisode 1. C’était justement un grand résumé de la vision initiale, puis d’où ça vient et tout. Et puis aujourd’hui, c’est le quatrième épisode qui m’a pris un temps, qui m’a pris vraiment un temps à exprimer, à mijoter. C’en est un que je suis un petit peu moins confortable.

J’ai réalisé ça avec les délais que j’ai pris pour en parler. Donc, le sujet d’aujourd’hui, c’est mon constat sur le monde. C’est-à-dire, quel monde je quitte. Naturellement, moi, j’ai toujours eu une propension naturelle à aller vers, à percevoir des visions, à recevoir des visions, à recevoir des idées, puis à manifester des idées, puis à vraiment aller de l’avant, puis à regarder droit devant, métaphoriquement, mais aussi peut-être dans la vie.

À regarder droit devant. Ah, ben oui, je viens de faire un lien, j’ai fait de la natation de compétition pendant 13 ans, puis c’est vraiment droit devant que tu vas, là, tu sais. Toujours, jusqu’à temps que tu tournes au bout et que tu continues un autre droit devant.

En tout cas, une petite parenthèse de vie. Ça fait que c’est facile pour moi d’aller devant, puis de saisir une vision, puis de dire, OK, je m’en vais vers là. Je vais vers là.

J’ai pris conscience dans les dernières années, puis je prends de conscience, puis j’en prends encore plus conscience maintenant avec ce podcast-là, que quand je vais vers quelque chose, inévitablement, je quitte quelque chose en arrière. Puis avant, je n’étais pas à l’aise avec ça. Avant, je n’étais même pas conscient à quel point que je n’aimais pas quitter les choses.

Ça fait que je préférais juste aller de l’avant, puis pas trop me poser de questions sur qu’est-ce qui est en arrière. De toute façon, c’est en arrière, c’est en arrière, que je me disais, c’est pas en arrière, c’est du passé, c’est pas important. Moi, je suis dans l’instant présent, puis je vais de l’avant.

C’est un beau mindset quand même, qui m’a vraiment accompagné. Mais maintenant, je préfère me déplacer dans la vie et physiquement dans l’espace aussi. En ce moment, c’est ça que je fais.

Je me déplace dans l’espace. Je suis comme un peu en train de danser pendant que je vous parle. Je danse avec mon corps.

Je ne fais pas des mouvements fancy, mais je marche, je me promène, puis je tourne, j’arrête, je fais des mouvements, je respire. Puis, je suis plus conscient maintenant de, OK, je vais vers l’avant, il y a une force qui m’attire vers l’avant. Là, je parle vers l’avant, mais il y a une force qui m’attire à quelque part.

En ce moment, je marche un peu plus en ligne droite parce que je suis en train de parler du symbole de moi qui avance vers cette vision-là. Fait que je sens la force qui m’attire vers l’avant, mais aussi, je sens aussi en arrière, il y a une égale force ou presque qui me pousse, qui me pousse parce que je suis en train de quitter l’espace d’en arrière. L’espace d’en arrière ne m’intéresse plus.

C’est pour ça que je suis en train d’aller ailleurs. Sinon, je serais immobile. Et puis donc, et merci au yoga et à la danse spécialement.

C’est arrivé dans ma vie de manière vraiment plus active depuis les derniers dix ans. Donc, merci à la danse qui m’a donné cette conscience-là plus fine de l’espace, du vrai espace dans la vraie vie, mais aussi métaphoriquement dans la vie. Fait que là, je réalise avec ce podcast-là que c’est plus facile pour moi de rêver à qu’est-ce que je veux, de rêver à cette utopie de vivre dans un village et de m’imaginer vivre dans ce village-là déjà.

C’est facile pour moi de me projeter dans ce village-là puis d’imaginer l’utopie de ce que ça peut donner, puis d’imaginer comment j’aimerais vivre là-bas, avec quel genre de gens, dans quel genre de système, comment on prend les décisions,… C’est facile pour moi vraiment d’être dans la vision, puis c’est relativement facile pour moi d’aller vers ça. Ce qui est moins facile pour moi, c’est d’assumer ce que je suis en train de quitter.

Mais dans ce que je suis en train de quitter en ce moment, en tout cas dans ma vie, spécialement par rapport à cette vision de village-là, c’est un moteur de propulsion. Ça me propulse. Non seulement je suis attiré par une force invisible qui est en avant, parce que c’est une vision, c’est intangible pour l’instant, mais c’est vraiment pour moi quand même une force claire, concrète.

Mais en arrière de moi, il y a une propulsion vraiment tangible, encore plus tangible, qui me donne envie de quitter quelque chose dans lequel je suis. Et ce quelque chose dans lequel je suis, je vais le résumer comme, je vais appeler ça le Monde.

Le monde dans lequel je vis, mettons. C’est vraiment large, le Monde, peut-être que le langage va se définir en cours de route. J’ai observé dans les dernières années, plein, plein d’aspects de ma propre vie au quotidien, avec moi-même, en communauté aussi, mais aussi de la vie dans mon village, de la vie dans la culture, dans ma culture ici au Québec, dans ma culture nord-américaine, dans ma culture planétaire.

C’est pour ça que j’appelle ça le Monde, parce que ça implique autant la culture globale, mais surtout la culture occidentale, je dirais, la culture du Nord, qu’on peut dire. Il y en a qui appellent ça la culture du Nord, la culture de l’Occident. Moi, je vais appeler ça la culture, je ne vais pas dire du Québec, parce que ce n’est vraiment pas juste au Québec.

Je vais appeler ça le Monde, le monde moderne. Je vais appeler ça le monde moderne. Donc, plein d’aspects du monde moderne, qui j’observe depuis longtemps, qui ne fonctionnent pas.

Et plus je marche mon chemin, plus j’enlève des couches d’inconscience à l’intérieur de moi, moins que ces choses-là passent en moi. Plus je suis intègre, moins je peux vivre dans ce système-là, ou moins je peux y obéir, en tout cas. Et puis, ça a été vraiment fort dans toute la première partie de mon voyage en Afrique, au printemps passé.

Ça fait exactement un an, aujourd’hui même, le 20 mars, que je suis parti en Afrique avec ma famille, prendre une grosse perspective sur moi-même, entre autres, puis sur ma culture, justement, la culture dans laquelle on vit, le Monde moderne. Et puis, il y a des choses qui m’ont frappé fort. Puis, j’avais avec moi un livre extraordinaire que je m’étais fait recommander par une amie qui étudie de manière assez assidue la décroissance.

Le livre, ça s’appelle « Guérir du mal de l’infini » par Yves-Marie Abraham, un professeur à l’Université de Montréal en Management, spécialement sur les thèmes de la décroissance. « Guérir du mal de l’infini », avec comme sous-titre « Produire moins, partager plus, décider ensemble ». J’ai commencé à lire ce livre-là pendant toute la première moitié de mon voyage, que j’étais dégoûté. Vraiment, j’ai été vraiment dégoûté de plonger dans ce qui m’écoeure, m’écoeurait, et m’écoeure encore un peu à ce jour, mais moins, je vais vous expliquer pourquoi, ce qui m’écoeurait du monde dans lequel je vis.

Pendant cette partie de voyage-là, quand j’étais indigné, je vous dirais indigné du monde dans lequel je vis, spécialement que j’étais à ce moment dans une culture tellement à l’opposé de la nôtre sur plusieurs aspects, notamment par rapport à la manière qu’ils sont vraiment ensemble, qu’ils ne sont vraiment pas individualistes, qu’ils sont vraiment collectivistes dans le don et le partage inouï. J’en ai parlé dans d’autres podcasts. Donc, la lecture de ce livre est juste venue réactiver toutes ces observations que j’ai faites des « vibes » et des trucs qui ne marchent pas de notre culture, de notre société, et que j’avais emmagasiné quelque part en moi.

Puis, à quelque part, je pense que ça a été un moteur pour moi aussi de continuer d’évoluer moi-même et de me débarrasser des couches de résistance en moi, et de continuer de nourrir ce qui m’inspire vraiment. C’était inconsciemment un moteur aussi, pour moi, de changement, et qui me faisait avancer vers l’avant. Mais là, depuis la lecture de ce livre-là, le thème est revenu vraiment en force, puis j’ai décidé d’assumer ce que je quitte, ce que je veux plus, qui me propulse vers ce que je veux.

Puis là, j’ai décidé de lire, puis de relire, puis de réfléchir à ça. Chose qui est tout le temps un peu inconfortable pour moi, parce que ça m’emmène dans ces zones-là, indigné même des fois de colère… Indignation et colère, dégoût même. Ça fait que c’est des espaces que, naturellement, j’ai moins envie de nourrir, t’sais, parce que je préfère baigner dans l’inspiration, puis l’excitation du potentiel, plutôt que le dégoût de la vieille affaire.

Mais comme je dis au début, bien, ça va ensemble, pour moi, en ce moment, en tout cas. Ça fait que, puisque je suis propulsé par cette chose que je quitte, bien, c’était une longue introduction, mais ça en dit beaucoup, quand même, sur de où ça vient, puis j’avais vraiment besoin de nommer aussi cet inconfort-là, que je vis encore un peu, mais qu’à vous parler aujourd’hui, que je défais encore une couche de ça. Voilà, bon, ça, c’est l’introduction.

Et aujourd’hui, je viens de finir la lecture d’un vraiment intéressant rapport qui a été rédigé par l‘IPBES. Les lettres de ça, ça veut dire, je vais le dire en français, c’est un peu, wow, Intergovernmental Science Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Service. Ça fait que, bref, c’est un gros comité international de scientifiques, puis de différents types de sciences, de l’observation du climat, des cultures, des écosystèmes humains.

Donc, c’est un grand comité, c’est sous la tutelle de l’ONU, un peu similaire au GIEC, qui est le grand comité international scientifique interdisciplinaire sur les changements climatiques. Donc, eux, c’est la même chose, mais eux, ils s’affairent à observer les causes de la perte de la biodiversité et du déclin des écosystèmes de la nature. Et puis, ce rapport m’a été conseillé par un ami que j’aime beaucoup discuter avec ces temps-ci, Frédéric.

Si tu m’écoutes, Frédéric, merci beaucoup pour ce cue. Et puis, ce rapport m’a tellement fait du bien parce qu’il vient mettre des mots tellement clairs puis tellement étudiés par des sommités internationales dans plusieurs disciplines de l’observation de la nature et de l’humain. C’est vraiment pas une petite affaire, c’est vraiment un gros comité qui met toutes les connaissances possibles de l’humain pour parler de pourquoi on perd de la biodiversité au niveau planétaire et de pourquoi il y a un déclin dans la plupart des systèmes de la nature et même des systèmes humains.

C’est big, c’est big, c’est big, puis ce rapport fait tellement de sens, fait tellement de sens, puis ça me fait du bien de lire ça de des gens comme ça, tellement crédibles, tellement clairs, réfléchis, travaillés pendant des milliers d’heures. Ça vient mettre plein de mots sur ce que j’ai observé, que j’expliquais de ma manière parce que je ne peux qu’expliquer à ma manière. J’ai étudié aussi un peu en développement durable et tout, donc j’ai déjà structuré mes idées, mais je n’ai jamais eu tant comme l’intérêt de structurer mes idées parce que c’est juste clair pour moi, puis je sais que je ne suis pas un activiste.

Je sais que mon rôle, c’est pas d’être un activiste contre un système. Mon rôle, c’est d’être un créateur d’une solution qui est tellement mieux que le système en place, qui va prendre la place. Fait que j’ai pas tant besoin de m’affairer à cette partie-là, justement, de comprendre chaque petite bite de ce qui fonctionne pas, puis de comme aller à la guerre contre le système.

Ça n’a jamais été ma force. Fait que bref, j’ai jamais mis tant d’énergie là-dedans, mais là, ça me fait du bien tellement de le lire. Je l’ai lu dans le rapport du GIEC, mais ça parle plus des changements climatiques, des émissions de gaz à effet de serre, tout ça.

C’est assez simple pour moi. Mais là, ce rapport-là, en lien avec justement la lecture du « mal de l’infini », je dirais que c’est les deux grandes lectures alliées avec plein de réflexions, puis de petites lectures par-ci, par-là, puis des discussions, mais surtout du « mal de l’infini » avec le rapport de l’IPBES. C’est les deux grandes lectures qui m’ont aidé à structurer ce que je vais vous dire aujourd’hui.

Quel monde je quitte?

Donc, le rapport de l’IPBES que je parle, ça s’appelle « The underlying causes of biodiversity loss and the determinants of transformative change and options for achieving the 2050 vision for biodiversity ». Super complet comme rapport, puis je ne vais pas en faire un résumé aujourd’hui. Ce n’est pas ça le point. Mais ça m’a vraiment aidé à me sentir compris, me sentir compris par d’autre monde, me sentir relié à d’autre monde qui savent ça et qui croient ça aussi, que ça ne marche pas la patente.

Ce n’est pas juste ici, en Amérique du Nord, que ça ne marche pas. C’est partout. Ça a pas rapport avec Trump et tout ça.

Même si je sais que c’est bien d’actualité, la politique en ce moment. Ça rouvre les yeux à plein de monde sur des trucs qui ne marchent pas. Mais il y a des trucs qui ne marchent pas depuis des dizaines, des vingtaines, des cinquantaines d’années qui sont évidentes.

Mais on dirait qu’il y a des gros systèmes en place, des grosses croyances culturelles, des narratifs culturels, des normes sociales qui empêchent la conscience de vraiment se faire, qui empêchent la lumière de se mettre sur ce qui ne fonctionne pas et comment on peut changer ça. C’est sûr que ce rapport-là parle de manière tellement tangible et concrète qu’il résonne avec moi et dans mon propre système symbolique et langage. Ce que j’ai compris aussi, ce que j’ai interprété, c’est qu’une des raisons pour lesquelles on n’est pas tant conscient de ce qui ne fonctionne pas, on pourrait l’être, c’est facile, l’information est là depuis longtemps, il y a du monde qui en parle depuis longtemps, des activistes écologiques, des activistes de toutes sortes qui en parlent depuis les années 1970.

Mais il y a toute une philosophie là-dessus, pourquoi ça ne marche pas dans la culture générale, il y a plein de facteurs, les entreprises, les gouvernements, blablabla, mais aussi parce que ça touche à l’individu, ça touche à nous, à nos choix de vie, à nos valeurs. Et pour changer le système en cours, il faut changer son propre système de valeurs personnelles, ses propres croyances personnelles. Et ça, c’est gros.

C’est petit, mais c’est gros. C’est petit à notre propre petite échelle personnelle, donc c’est facile de dire non, non, ce n’est pas moi, c’est les entreprises, le problème, c’est les gouvernements, le problème, c’est Trump, le problème. Moi, je ne peux rien, je vais juste continuer ma vie comme je le peux.

Ça peut sembler petit parce que moi, juste seul à moi, c’est vrai que je suis un grain de sable dans un océan, mais mon grain de sable, s’il prend sa lumière, s’il met sa conscience, s’il change, il va influencer tellement le grain de sable autour, ça va faire un petit moton de sable. Le petit moton de sable, il va influencer tellement d’autres motons de sable autour que c’est de même que le changement se passe vraiment. C’est de même que le changement, c’est la plupart du temps opéré dans l’histoire de l’humanité.

Gandhi en a parlé et reparlé, puis il a été lui-même une incroyable preuve de ça. Par contre, oui, c’est vrai, l’État et les entreprises en ce moment sont un bout de la patente, mais ces systèmes-là, c’est des gens aussi. Fait que si les gens changent, le système va changer.

Si tout le monde consomme local, c’est juste un exemple un peu boboche, si tout le monde commence à consommer du Québec, on ne va plus encourager les usines de Chine à faire ce qu’ils font. Ils vont être obligés de faire autre chose. C’est aussi simple que ça.

Mais, fait que c’est ça. Fait que changer soit, c’est petit, mais c’est énorme à cause que mon système de valeurs, nos systèmes de valeurs, c’est profond, nos valeurs, nos croyances, c’est tellement profond qu’à quelque part, on ne veut pas les changer. Parce que ça demande du travail, ça demande du travail, ça demande de la détermination, de l’engagement.

Puis, je pense qu’on vit dans un monde qui n’encourage pas ça, qui nous rend trop occupés, qui a accéléré notre rythme de vie. On est trop occupés pour vraiment s’arrêter. Revoir, re-réfléchir de l’intérieur, avec le cœur et avec la tête, à nos valeurs, à nos croyances, à nos buts, et à quoi on est en service.

On n’a pas le temps. On n’est pas dans un système qui encourage ça, on n’est pas dans un système qui nous a montré ça. Il y a mille et une facettes de notre culture qui n’encouragent pas l’engagement, la persévérance et le changement profond.

Mais de plus en plus, c’est pour ça que je sens que la vision du village est vraiment prête à émerger. Il y a dix ans, il y a vingt ans, ce genre de village-là, ce n’était pas prêt. Puis, il y en a eu plein des initiatives depuis les années 1970 qui ont toutes contribué à mettre l’eau au moulin pour la création de ce monde auquel on aspire.

Un monde qui est vraiment sain pour tout le monde et pour la nature. Mais c’est des petites semences dans un terreau qui était encore trop pollué par tout ce que je vais nommer aujourd’hui. À ce jour, je sens que le terreau est rendu assez fertile pour que ce genre de projet-là émerge.

Puis, il y en a qui émergent déjà un peu partout autour de la Terre. Pas juste dans la notion de co-living, de communauté, mais même dans la notion des entreprises, même des paliers de gouvernement. Ça change, ça change, ça change.

Il y a de l’espoir parce que plus ça avance, plus le système dans lequel on vit en ce moment, notamment le système qui est basé sur la croissance et l’accumulation du capital, le système du capitalisme, plus ça avance, moins il est viable. C’est un fait. Le système capitaliste est basé sur la croissance, sur la croissance infinie.

Aucun système de la nature n’obéit à cette règle. C’est juste pas une loi de la nature. Tout système dans la nature naît, croit, plafonne, décroît, meurt, renouvelle.

Nous, on a créé un système économique qui régit toutes les lois de l’humanité en ce moment, qui régit tous les comportements de presque tous les humains, de toutes les entreprises. On a créé un système qui ne peut fonctionner que s’il croit de plus en plus. La courbe de la croissance nécessaire pour maintenir le système en place, elle est exponentielle.

Donc, une courbe exponentielle, c’est que, à un moment donné, c’est sain. La croissance est limitée par la limitation de la croissance. Par contre, à un certain moment donné, ça prend son momentum.

Il y a une période de richesse qu’on a vécue et dépassée, après l’arrivée de l’ère industrielle et tout ça. Et puis là, normalement, on serait supposé être dans le plafonnement et même le déclin. Mais, on ne veut pas.

Ce système-là a été mis en place par une humanité, pas par personne en particulier. C’est un système qui est vivant. Il ne veut pas mourir.

Ce n’est pas la faute de n’importe qui. Ce n’est pas la faute d’Elon Musk ou de McDonald’s ou de « whatever ». C’est juste la somme de tout ce qui constitue ce système, qui inclut Elon Musk, Trump ou « whatever », mais qui inclut aussi le comportement de chacun des consommateurs, de chacun des vivants qui consomment, qui achètent des affaires. On est tous dans ce système-là.

Ce système-là ne veut pas mourir. Il pense qu’il peut vivre à l’infini. Ce système-là, il faut qu’il prenne de plus en plus de stéroïdes pour exister.

Plus il a besoin de stéroïdes, plus il est mal et plus il est en crise. Mais, il ne peut pas flancher. Ce système-là, c’est comme un égo x 10 000.

Il ne va pas flancher. Il ne veut pas. Il devient de plus en plus fragile, de plus en plus shaky.

Il prend encore plus de stéroïdes. Il prend des amphétamines pour se pomper, pour se booster. Plus ça va, plus c’est extrême à cause que la courbe est exponentielle.

Il a besoin de croître de plus en plus. Non seulement, il a besoin de croître de manière stable, mais non, il faut que son taux de croissance accélère, ce qui, dans un système en déclin, est impossible, à moins de mettre vraiment beaucoup de fertilisants, beaucoup de stéroïdes. Le système résiste.

On le voit. C’est fou, ce qui se passe. Je comprends les gens qui capotent.

Ça ne me surprend pas, moi, de voir la situation géopolitique en ce moment. C’est absurde. C’est tellement absurde.

C’est parce que, dans le fond, il faut que le système capitaliste survive. Il faut qu’il se maintienne. Il faut qu’il se fasse accroître des affaires pour réussir à survivre.

De nos jours, la croissance n’est pas basée, n’est plus basée sur la réelle croissance. Elle est basée sur des chiffres dans un ordinateur. Elle est basée sur le PIB, sur des données, sur des mesures statistiques, sur des mesures comptables, gouvernementales et d’entreprises qui ne tiennent plus la route, qui sont boostées de certains mécanismes financiers et économiques.

Certains diront que c’est bon. Moi, je dis que c’est de la « bullshit ». Ça ne marche pas. Il va y avoir de plus en plus de manières « bullshit » d’essayer de maintenir le système tant qu’il ne va pas assumer qu’il faut qu’il décline.

C’est un gros exposé sur un petit bout. Je pense que j’ai perdu mon fil directeur. Mais, cela fait partie du monde que je quitte, que je ne fais déjà plus partie en certaines parties.

Je suis encore un peu sous l’emprise du capitalisme, de l’État et de la banque. J’ai une maison, j’ai une hypothèque. Mon char n’est pas tout payé.

Mais, j’en suis conscient. Je disais que l’IPBES, c’est du monde qui comprenne ça et qui en parle. Ça fait du bien.

J’en ai souvent parlé de ça dans les dernières années. Il y a certaines personnes avec qui ça résonne et ça flow. Mais, je me frappe à beaucoup de résistance et beaucoup de murs quand j’essaie d’en discuter parce que, je pense, ça touche à nos valeurs personnelles, à nos croyances personnelles et on ne veut pas questionner ça.

Les gens ne veulent pas questionner ça et je les comprends. Comme je le disais tantôt, on est trop occupé pour ça. On s’imagine qu’il faut s’accomplir en faisant des projets, en travaillant sur telle affaire, en blablabla, parce qu’on est pris dans ce système-là, esclave du système.

Moi qui arrive, je dis « Hey, by the way, pensez-vous que ça n’a pas d’allure? Pensez-vous que ça n’a pas d’allure le mode de vie que vous faites? Pensez-vous que ça n’a pas d’allure d’acheter ton affaire en Chine? Pensez-vous que ça n’a pas d’allure de consommer de telle ou telle manière? Pensez-vous qu’on devrait vivre avec plus de sobriété? » C’est toutes des affaires qui gossent pour quelqu’un qui ne veut pas adresser, qui ne veut pas revoir ses croyances et ses valeurs. Je généralise, j’en ai rencontré du monde qui sont ouverts à ça, mais ça m’a touché de voir à quel point c’est important.

Quel point qu’il y avait beaucoup de monde, du monde proche de moi, du monde super alternatif et qui ne veulent pas, même pas s’ouvrir pour en parler, ils ne veulent pas questionner. Ça fait que ça me fait du bien de vous en parler, ça me fait du bien que ça résonne en vous quelque chose, peut-être comme une réaction quelconque, ça me fait du bien d’avoir l’IPBES, entre autres, qui parle de ça. Bon, j’essaie de tenir mes podcasts à 30 minutes, mais on va clairement dépasser 30 minutes, mais c’est un gros thème quand même pour moi en ce moment.

Alors voilà, vous pouvez sûrement sentir dans ma voix, dans mon intonation, ma manière de parler que ça m’anime, c’est des sujets qui m’animent. Des fois, je suis animé d’une autre manière, mais là, je suis dans le mood d’être animé par cette propulsion-là que je parlais au début, la propulsion de quel monde je quitte. Je ne vais pas mettre plein d’énergie dans le futur pour parler de ça.

Là, j’en parle là, je déballe le sac, mais ce n’est pas la source de l’inspiration de ce village. C’est pour ça que dès le premier podcast, je parle de la vision de qu’est-ce que j’ai envie de vivre et de qu’est-ce que je pense qu’on est plusieurs à avoir envie de vivre. Si vous n’avez pas écouté, spécialement à la fin, j’ai su aller sur un flow, c’était tellement beau.

Je ne sais plus ce que je disais, mais je disais quelque chose du genre, on est tellement à être prêt à vivre dans un monde où on réalise qu’on n’est pas seul, où on réalise qu’on est ensemble. Dans le fond, j’ai nommé dans cette partie-là la plupart des aspects de ce monde que je quitte et je l’ai nommé en fonction de vers quoi je vais. Juste pour dire que là, je suis animé de ça, ça me fait du bien, c’est une partie de moi, mais ce ne sera pas ça la texture principale de mon application dans le village.

Mais à quelque part, c’est toujours un peu là, comme un petit moteur, un bon moteur. Alors, je m’étais fait moi-même une liste au tout début du processus de vision, une liste dans mes mots de qu’est-ce que je quitte pour aller vers qu’est-ce que je veux. Et puis, à la suite d’aujourd’hui, c’est pour ça que j’ai décidé de faire le podcast aujourd’hui parce que je viens de finir le fameux rapport.

Puis là, ça me rafraîchit le langage, donc j’ai décidé de le structurer autrement. Je ne l’ai jamais parlé, je ne l’ai jamais dit, c’est une impro, pure impro, de toute façon, c’est de la pure impro depuis le tout début les podcasts. Alors, je vais dire ce que j’ai pris en note par rapport à ce rapport-là, puis après ça, je vais bonifier avec mes propres réflexions que j’avais faites déjà au préalable.

Donc, je parle du monde dans lequel je quitte pour aller vers un monde vers lequel je veux aller. Entre les deux, il y a un processus, un processus de changement. Le IPBES appelle ça « transformative change », changement transformateur, c’est un peu plus fort en anglais quand même, « transformative change towards a just and sustainable world », vers un monde juste et durable.

Vers un monde axé sur la régénération des écosystèmes, la biodiversité et la régénération des relations entre les humains. Ça résonne totalement. Puis, dans mes notes personnelles, je m’étais écrit, entre les deux, c’est la création d’une culture, « creating culture », « creating new story », « a new story of the self », « a new story of the us », une nouvelle histoire de moi, une nouvelle histoire de nous.

Je me suis inspiré de Charles Eisenstein pour ça, qui parle beaucoup justement de notre histoire. Notre histoire personnelle et collective, c’est elle qui a modelé nos valeurs, nos croyances, puis c’est elle qui continue jusqu’en temps qu’on se crée une nouvelle histoire. Ce n’est pas dur finalement.

Quand je disais tantôt, on ne veut pas bouger nos valeurs et nos croyances, parce que c’est comme des fondations, ça peut être un peu shakant de bouger ça. On peut s’imaginer qu’on va perdre nos référents. Des fois, oui, mais ça n’a pas toujours besoin.

Juste avec une nouvelle histoire qui résonne vraiment, ça peut créer juste une nouvelle page qu’on tourne. Chlouc! L’ancienne page n’est plus bonne, puis la nouvelle page est valide. That’s it! Ça peut être simple.

Alors, l’IPBES parlent des causes. Leur premier message, c’est « Transformative change is urgent, necessary and challenging but possible. » Pour eux, les changements transformateurs sont urgents et nécessaires pour la préservation de la vie humaine sur Terre.

C’est aussi facile que ça. Puis, il dit « Le coût de l’inaction ou de retarder les actions est vraiment, vraiment cher au niveau des ressources, mais au niveau économique aussi, si on attend par coche de 10 ans. À chaque 10 ans, ça va nous coûter deux fois plus cher en ressources et en vie probablement.

À chaque 10 ans qu’on retarde, c’est le prix double. On est vraiment sur le bord d’un collapse. Mais, mon point aujourd’hui, c’est ce qu’il m’a marqué dans ce document-là, entre autres, c’est qu’il parle des « underlying causes of biodiversity loss and nature’s decline.»

Les causes sous-jacentes à tous les problèmes finalement. Je résume ça de même. Et donc, il nomme des causes, cinq causes sous-jacentes.

Puis, il dit en même temps que c’est important de se rappeler et de reconnaître qu’il y a des peuples autour de la Terre qui ont des vues, des structures et des pratiques qui sont alignées avec la régénération des systèmes et qui sont alignées avec générer un monde juste et durable. Et puis, il nomme souvent les Premières Nations, « indigenous peoples and local communities ». Les communautés locales et les Premières Nations, ils ont, à plusieurs endroits autour de la Terre, ils ont, ils ne se sont pas pervertis dans le système, bref, ils ont préservé les anciens savoirs qui datent de milliers d’années, de dizaines de milliers d’années, de comment vivre en harmonie avec la nature et avec les autres. C’est grâce à ça qu’on a survécu l’humanité au travers des centaines de milliers d’années.

Eux, ils ont encore accès à ça. Ce rapport-là, il parle beaucoup de valoriser, de reconnaître et de redonner place à ces sagesses-là. Moi, ça me fait vraiment tripper de voir ça dans un document tellement de haut niveau.

Et donc, les causes de la perte de la biodiversité et du déclin de la nature, la première cause; la déconnexion et la domination sur la nature et les gens. C’est une, ok, je vais toutes les nommer puis je vais y revenir. La première cause, déconnexion et domination sur la nature et les gens.

Deuxième cause, concentration du pouvoir et de la richesse. Troisième cause, la priorisation du court terme de l’individualisme et du gain matériel. Je les sépare un peu ces trois-là, je trouve ces trois thèmes quand même différents.

Donc, la déconnexion et la domination sur la nature et les gens. Oh, c’est tellement évident. Puis, donc, ils disent, puis c’est répertorié, puis j’ai vu ça again and again, que ça a des racines profondément loin dans notre histoire et proches aussi dans notre histoire, et qu’on a vu les impacts concrets dans le colonialisme, l’esclavage, l’esclavage moderne, le modernisme, le capitalisme, puis l’économie qui est basée sur la croissance.

On pourrait philosopher sur ce thème-là en masse, en masse, en masse, mais là, je relate à ce qu’ils ont dit. La domination sur la nature et sur les gens, j’y rajoute du mien, c’est la déconnexion à un point dans l’histoire qui nous a été forcée par force, c’est répertorié ça beaucoup, puis Yves-Marie Abraham en parle beaucoup dans son livre, on n’est pas arrivé dans ce système-là naturellement, (je parle « on » au niveau collectif), juste parce que c’était mieux pour l’humanité. Ça a été imposé souvent de manière brutale et par force, avec, de manière armée ou pas, mais abusive à partir de grandes structures de pouvoir pour les gains d’une petite minorité.

Depuis l’époque de la petites bourgeoisie ou de la bourgeoisie en Europe, il y a plusieurs centaines d’années. Et donc, ok, ce n’est pas juste une histoire de domination, mais c’est une histoire aussi qui a le créé une déconnexion, une déconnexion entre moi, être humain et la nature, et donc entre moi et l’autre. Puis là, je ne sais pas, dans l’histoire, c’est dans quel ordre que c’est arrivé.

Peut-être qu’à force d’évoluer technologiquement, même à l’âge de pierre, les technologies, tout ça, nous ont amené dans une courbe évolutive qui nous a amené à un moment donné à penser qu’on peut surmonter la nature, puis nous a peut-être amené à se séparer de la nature. C’est peut-être ça qui est arrivé avant la domination sur la nature et les autres qui a été imposée par des grands systèmes de bourgeoisie et de gouvernement, puis de militaires. Je ne sais pas ce qui a été avant-premier, mais on s’en fout.

On s’en fout dans le sens que, pour moi, la domination, la déconnexion, la domination sur la nature et sur les autres, elle vient du fait qu’on a oublié qu’on était unis. On a oublié qu’on est interreliés, on est interdépendants, on est dépendants de la nature et des autres humains. On a oublié qu’on était dans une même, on est la nature.

On n’est pas à côté de la nature. Quand on va marcher dans la forêt, on ne se déplace pas pour aller dans la nature. On fait juste se déplacer d’une place de la nature pour aller à une autre place de la nature.

Même en plein milieu de Montréal, je suis dans la nature quand même. En dessous de mes pieds, c’est la terre. En haut de ma tête, c’est le ciel.

Il y a des arbres. On est toujours la nature. L’IPBES ne parlent pas de cette manière-là, mais oui, en fait, ils en parlent un peu plus loin dans le document.

Deuxième point, la concentration du pouvoir et de la richesse. Ils donnent des exemples. En 2021, 1% de la population était propriétaire de 40% de toute la richesse du monde, pendant que 50% de la population la moins riche était propriétaire de 1,8% de la richesse mondiale.

Dans le fond, en 2015, l’Europe et l’Amérique du Nord possédaient 84% des ressources. Ça, c’est juste le symbole, le gros symbole macro d’une tendance qui était aussi à quelque part imposée par ce même système-là dans lequel on vit, à accumuler la ressource parce qu’on pense que les ressources sont rares. Pourquoi qu’on pense que les ressources sont rares? À cause qu’on est déconnecté de la nature.

On a arrêté d’observer la nature. On a arrêté de lui faire confiance, parce que quand on regarde la nature vraiment, quand on prend le temps de l’observer, elle est d’une richesse inouïe, 10 000 fois plus riche que toutes les richesses du monde économique ensemble. Elle partage d’une manière inconditionnelle, abondante, sans arrêt.

Cycle après cycle après cycle après cycle. Fait que si on s’est déconnecté de la nature, on s’est déconnecté des autres aussi. On a oublié que la nature est abondante et que je peux juste bien vivre sans besoin d’accumuler rien.

Les ressources ne sont pas rares, elles sont abondantes. Il faut juste que je sois en connexion avec la nature et que j’apprenne son langage et que j’écoute les enseignements de mes anciens, de mes ancêtres, qu’ils disent comment. Puis, on va être heureux.

Je vais être heureux, on va être heureux avec notre communauté autour de nous. Mais là, on a oublié. On a oublié de faire confiance à la nature.

On a oublié de faire confiance aux autres aussi. Fait que là, moi, je suis tout seul. Je suis tout seul.

Je suis tout seul avec moi-même. Je suis comme, oh shit, ça fout la chienne. Ça fout la chienne.

Je suis tout seul avec moi-même. Il faut que je réponde à tous mes besoins pour toute ma vie et peut-être même plus. Alors, je dois accumuler des ressources.

Je dois prendre de la nature et ne pas redonner. Je caricature, mais c’est quand même ça. Prendre de la nature, accumuler des ressources, accumuler des affaires pour me créer un sentiment de sécurité parce que je ne me sens plus en sécurité.

Je ne me sens pas en sécurité à cause que je me suis déconnecté des autres et de la nature. Chose qui est, en tant qu’être humain, les deux seuls éléments qui peuvent créer de la sécurité pour quelqu’un, pour mon individu à moi, pour moi, juste moi. Parce qu’on ne peut pas nier qu’on est aussi des expériences individuelles sur Terre, dans un nous.

Je suis dépendant de la nature, l’eau, la bouffe, l’air. Je suis dépendant d’elle. Je suis dépendant de l’autre aussi parce que je ne peux pas tout créer ce que j’ai besoin pour vivre.

On est dépendant. Mais si je me suis déconnecté de tout ça, ça fout la chienne à cause que je n’ai plus de sécurité. Je ne peux plus faire confiance à l’autre côté de moi.

Je ne peux plus faire confiance à la nature. Il faut que j’accumule. Gros problème.

Fait que ça, là, en ce moment, avec l’évolution humaine, l’évolution, je ne sais pas si moi j’appellerais ça l’évolution, mais oui, ben oui, tout va toujours dans le bon sens. Je sais ça. Mais on est à un stade où est-ce que j’arrêterais d’appeler ça l’évolution si on continue d’aller dans le sens d’accumuler plus de ressources, de continuer de répondre à l’exigence du système capitaliste pour accumuler plus de ressources.

Ça fait juste perpétuer un cycle infini depuis longtemps de mistrust, d’inconfiance, je ne sais pas comment dire, de non-confiance envers l’autre, envers la nature. Et donc, d’insécurité intérieure, de panique, d’anxiété, et donc de nos jours de dépression, de suicide, de mal-être, de malheur. Fait que c’est facile de voir dans quel monde qu’on veut aller.

On veut aller dans un monde où on se rappelle qu’on est dépendant, interdépendant avec l’autre, avec les autres humains. Que ce soit ici ou loin, pour l’instant, on est dépendant des travailleurs en Chine parce qu’on achète beaucoup de choses en Chine, la plupart de nous. Fait que, on veut vivre dans un monde.

Je parle au « on » là maintenant, je suis rendu un politicien dans ce podcast-là (!) Fait que je vais continuer au « on », mais ça part de ce que moi je veux vivre. Je veux vivre dans un monde où on se rappelle tous qu’on est un, on est unis avec la nature, puis on est unis avec l’autre.

À partir de là, quand on réalise ça, qu’on le réalise dans tout son être; tout, tout, tout le reste, toutes les anxiétés, tous les stress, toutes les peurs, toute la non-confiance s’écroule. Parce que je sais que je suis soutenu, je suis soutenu par la vie, par la terre qui est tellement une source de dons infinis, d’amour grandiose, le soleil qui nous donne de sa chaleur d’une manière incroyable à chaque jour. Je suis soutenu par la vie dans un système humain basé sur l’humanité, c’est-à-dire la bienveillance, l’amour, l’entraide, la solidarité.

Je n’ai pas à avoir peur de rien. Je fais confiance, je fais confiance à l’autre, je fais confiance à la nature, je fais confiance. Je suis en sécurité, je n’ai pas besoin de rien accumuler, je n’ai pas besoin de dominer personne, je n’ai pas besoin de manipuler rien.

Je peux juste vivre heureux, vivre heureux avec ce qui est là autour de moi, sans besoin de plus, plus, plus, sans besoin de m’accomplir dans plein d’affaires, sans besoin. Tu sais, le sentiment d’accomplissement au top de la pyramide de Maslow, ça c’est de la bullshit, vraiment. L’accomplissement de soi.

Ok, j’ai peut-être parlé fort, c’est de la bullshit, mais dans une perspective productiviste comme dans laquelle on vit en ce moment, on interprète l’accomplissement de soi comme étant de faire des choses dans la vie, puis faire des grandes choses ou faire des choses comme, tu sais, combien de gens cherchent leur mission de vie ou cherchent à créer un projet ou une entreprise vraiment hot ou comme cherchent à offrir ses services dans le monde de manière extraordinaire, comme on vit dans un thing big encore, là, des États-Unis, là, des années 80, 60, je ne sais plus, mais comme, c’est plus ça, là. C’est plus ça. L’accomplissement de soi, c’est pas de faire des choses.

L’accomplissement de soi, c’est justement de se sentir bien. De se sentir bien ici, maintenant, dans l’écosystème dans lequel je vis avec les autres humains qui sont autour de moi. Et puis, naturellement, si je vis en confiance, comme je parlais avant, si je vis en confiance, naturellement, je vais avoir envie de me donner au monde.

Il n’y a rien à faire pour ça, puis ce n’est pas grandiose. Naturellement, si j’arrête de chercher à faire, si j’arrête de chercher à m’accomplir, si j’arrête d’être poussé pour cette espèce, si j’arrête d’être poussé par cette espèce de désir viscéral ou inconscient ou conscient, synthétique de productivité puis d’accomplissement fou, je ne sais pas trop comment le dire, si j’arrête d’être comme là-dedans, si je relaxe vraiment, parce que quand je vis dans la confiance, je suis relax, je suis détendu, puis je réalise que je n’ai pas besoin de rien faire pour être heureux. Je suis heureux.

Il n’y a rien à faire pour être bien. Je suis bien. On est né naturellement heureux, aimant, puis bien.

Puis on va mourir ainsi! Entre les deux, on se fait accroître bien des affaires. Donc, si je crée une nouvelle page dans mon histoire; que je suis naturellement heureux, naturellement bienveillant, naturellement en confiance, je n’ai plus besoin de m’accomplir.

Je n’ai plus besoin de chercher à m’accomplir, mais je m’accomplis naturellement parce que même si j’arrête de faire des choses, peut-être qu’au début, je vais relaxer un bout, parce que j’ai besoin de me resetter, mais à un moment donné, wow! Je vais avoir envie de m’offrir au monde. Ça va venir naturellement. Peut-être que ça va être quelque chose de grandiose.

Il y en a certains d’entre nous que c’est ça que ça fait. Mais on ne peut pas le décider, on ne peut pas le prédéfinir, on ne peut pas prendre un cours en ligne pour ça, des webinaires, payer 100 000 $ pour aller voir les meilleurs coach du monde. Non, non, non.

Si ça se passe, puis ça se peut que ma contribution au monde dans ce moment-là, c’est de juste être là. Les yeux pétillants. Être la personne qui marche dans la forêt ou qui marche dans le village, puis qui prend le temps de contempler le vent sur sa peau, les coccinelles qui volent dans les airs.

Il ne fait rien d’autre, là. Mais c’est ça sa contribution, puis elle est importante, cette contribution-là.

Dans ce mode de vie-là, concentrer les ressources, concentrer le pouvoir, concentrer la richesse, ça n’a aucun sens.

Par rapport au pouvoir, justement, moi, je veux vivre dans un village où le pouvoir, qui est la faculté de prendre des décisions pour soi et influencer d’autres, ou prendre des décisions pour soi ou pour d’autres et ou influencer, que le pouvoir est explicite et participatif, évolutif et partagé. On en reparlera plus tard.

Troisième point du rapport de l’IPBES des causes sous-jacentes à la perte de la diversité et de la nature, c’est la priorisation du, je vais appeler ça le court-termisme.

Le court-termisme, l’individualisme. Et donc, qui fait qu’en tant que culture, on met de l’importance sur les choses court-terme, sur l’économie à court terme. On mesure le succès d’un pays sur sa croissance brute, sur son PIB, sur sa croissance économique court terme, année après année.

On mesure même le taux de satisfaction et de bonheur humain par rapport à la quantité de possession matérielle qu’ils ont. On considère les humains comme étant des individus, comme étant des travailleurs pour maximiser l’efficacité. C’est ce qu’ils disent eux autres.

Je suis encore dans leurs mots. On calcule le succès d’une entreprise par rapport à son rapport annuel, année après année. Les cycles politiques sont aux quatre ans au maximum.

Tout est court terme, au grand détriment des valeurs de la communauté sociale et écologique long terme. C’est ça qu’ils disent. C’est aussi ça que je pense.

Et donc, mettons, je reviens dans moi, mes propres concepts. Je pense que tout a été dit. Je vais vous les lire.

Ça, c’était mes notes. Ça se rejoint. Dans une éventuelle charte que j’ai envie de faire pour moi-même et que je mettrai à disposition du village, si ça résonne, dans une charte de notre don à l’humanité, j’aurais envie de joindre ces différents thèmes-là dans un tout qui résonne vraiment pour moi et qui, j’espère, va résonner avec plein d’autres.

Et donc, ça, voilà. Ça, c’était le chunk de ce que j’avais envie de partager, quel monde je quitte, soutenu par les plus grands scientifiques de la Terre. Ça me fait tellement plaisir.

J’ai relu le rapport du GIEC aussi, le dernier rapport du GIEC, qui vient tout confirmer ça. Je sais qu’il y en a d’entre vous, peut-être, qui disent que le GIEC, que c’est de la bullshit et que c’est des données qui sont faussées et que ce n’est pas vrai, que le réchauffement climatique, les changements climatiques se passent et tout ça. Vous avez le droit à votre opinion.

Moi, j’ai vraiment confiance dans cette communauté-là. J’observe la nature, je la ressens, je sais qu’elle ne feel pas. Elle ne feel pas, notre mère Terre.

Et il faut arrêter de nier que ça ne marche pas. Il faut arrêter de mettre la faute sur l’extérieur, sur les grandes entreprises, sur les gouvernements. Il faut arrêter de nier que ça ne marche pas et de dire qu’il y a des trucs qui veulent que nous, qu’on se soumette et qu’ils veulent brimer notre liberté.

Il faut arrêter de nier. Whatever c’est quoi les systèmes en place, on s’en fout. On regarde, on observe la situation réelle, concrète de la nature et des humains.

Pas juste ici, au Québec, partout. Ce n’est pas longtemps qu’on réalise que ça ne marche pas. Moi, ici, au Québec, je suis fucking millionnaire, même si en vrai, je n’ai pas l’argent dans mon compte de banque.

Par rapport à la personne au Mali, au Burkina Faso, qui travaille pour 8 cents par kilo de cacao, que moi j’achète 30 piastres ici le kilo de cacao, il y a la misère dans la plupart des régions du monde. Ici aussi, ici on est riche en ressources, on est pauvre, on est en santé mentale. Il n’y a pas grand monde qui est heureux.

Questionne-toi, suis-je vraiment heureux? Profondément, sans bullshit, suis-je heureux dans tout mon être, tout le temps? Être heureux, ce n’est pas être joyeux. Ce n’est pas une énergie de soleil, de brillant dans les yeux, d’étincelle, d’émerveillement à tout instant. Être heureux, c’est une trame de fond.

Des fois, je suis déçu. Des fois, je suis en colère. Des fois, je suis émerveillé, puis je suis excité.

Des fois, je suis triste. Mais la trame de fond, elle est inébranlable, c’est une paix. Je suis heureux.

Je suis heureux de vivre ce que je vis. Je suis en colère, je suis en crise, je le vis. Ça dure 5 minutes, 10 minutes, ça passe.

Parce que dans le fond, je suis heureux, j’ai confiance. J’ai confiance en la vie, j’ai confiance en l’autre, j’ai confiance en moi parce que je sais que je ne suis pas séparé de la vie, je ne suis pas séparé de la nature, je ne suis pas séparé de l’autre. Je suis la nature, je suis la vie, je suis l’autre, je suis la terre.

Je suis aimé par la nature. Donc, c’est ça, on est pauvre en santé mentale. Donc, moi, je veux vivre dans un monde qui est tout l’inverse de ça.

Je ne vais pas trop prendre de temps parce que je ne veux pas trop dépasser une heure avec le podcast. Mais on prend tout ce que j’ai dit, puis tu fais l’inverse. J’exagère, mais je vais en parler tout plein dans les prochains podcasts parce que c’est vraiment ça qui m’inspire, qu’est-ce que je veux créer, qu’est-ce que je veux co-créer.

Mais je vais quand même prendre les termes de l’IPBES, eux autres. Ils disent qu’il y a quatre principes clés qui peuvent adresser les causes de la biodiversité. Après ça, ils développent une centaine de pages là-dessus.

Puis, ils l’ont mis autrement, ils l’ont catégorisé autrement que ce que moi j’aurais fait. Je vais vous le dire, ils n’ont pas pris un thème à la fois, mettons comme déconnexion et domination sur la nature et les gens, pour dire qu’est-ce qui peut adresser ça. Parce qu’ils ont tout mis ça dans un même ensemble.

Parce que pour eux, ça fait du sens, le « transformative change », le changement transformateur, ça n’est efficace que si ça s’effectue sur plusieurs plans, de plusieurs manières, avec plusieurs perspectives et plusieurs sagesses. Il n’y a pas une approche qui peut régler tous les problèmes. Ça se passe dans l’individu, ça se passe dans la communauté, dans le village, dans tous les paliers des gouvernements, du micro au macro, un principe de permaculture, du micro au macro et du macro au micro.

Puis, il n’y a pas juste une manière de voir non plus qui peut régler un changement autant systémique. Il faut intégrer toutes les vues du monde, les perspectives, les actions, les principes, les comportements qui vont dans le sens d’aller vers un monde juste et durable, un monde régénérateur. Ça fait que eux autres, ils mettent ça, ils donnent comme une série de principes.

Après ça, ils développent, ils développent vraiment bien. Je vous invite à le lire, le rapport, si ça vous intéresse, je vais mettre le lien dans le podcast.

Alors, pour eux, c’est un monde d’équité et de justice.

Les interventions pour le changement transformateur sont désignées d’une manière juste et équitable qui va donner des résultats justes et équitables pour tous les humains présents et futurs et pour toutes les autres espèces.

Pluralisme et inclusion. Donc, j’en ai parlé, ils disent que les différences dans les perspectives, les expressions, les visions du monde sont reconnues et honorées.

Les actions qui sont alignées avec ce principe vont engager divers types de personnes, divers types de visions du monde et seront toujours ouvertes à la contestation, à la renégociation et au changement. Pluralisme et inclusion. Tous les principes de permaculture s’appliquent à tout ce que je suis en train de dire en ce moment.

Encore un autre point, le retour de relations de respect et de bienveillance avec la nature. Respectful and reciprocal human-nature relationships. Donc, ça représente une migration de relations instrumentales, d’extraction, d’exploitation, de domination et de contrôle pour un mindset qui est plus axé sur des valeurs autour du care, respect, solidarité et stewardship.

La bienveillance, le respect, la solidarité et le stewardship (les systèmes qui honorent la nature, qui les célèbre.) C’est tellement ça, j’adore leur langage. Ça me fait du bien d’en parler d’une autre manière.

Un autre point, l’adaptative learning and action. L’action et l’apprentissage adaptatif. Alors, ils disent que le changement transformateur, c’est quelque chose de dynamique et qui va faire émerger nécessairement des processus qui n’auront pas été prévus, des processus qui vont avoir des impacts non voulus et qui vont toujours avoir besoin d’être adressés en continu.

C’est de l’amélioration en continu. Dans le court terme, ce n’est pas tout le monde qui va bénéficier des changements à court terme. Il y a certains humains et certaines espèces qui vont en bénéficier plus que d’autres.

Ça va peut-être créer des tensions et tout ça. Le processus adaptative learning and action s’est orienté pour pouvoir adresser tout ça et faire évoluer le système pour répondre de mieux en mieux aux besoins de tous, pour répondre à cet aspect d’équité et d’équitabilité.

Et puis un autre, le dernier pour eux, c’est le tissage et les synergies entre les connaissances qui vont dans le sens de régénérer les écosystèmes et les écosystèmes humains, incluant les sagesses ancestrales des Premières Nations et les communautés locales.

J’en ai déjà parlé. Ils ont cinq sous-points par rapport à ça. Ils disent que pour changer un système, le transformating change, qu’il n’y a pas une théorie qui peut faire du transformating change, c’est un amalgame de plusieurs approches.

Ils ont trouvé comme six catégories d’approches. Je trouve ça intéressant. Je vais les dire et il y en a une que je vais développer un peu.

System approach, les approches systémiques

les approches structurelles

les approches de transformation intérieure

les approches de empowerment

les approches de co-création

les approches de science et de technologie.

Ce que j’ai trouvé vraiment intéressant, c’est qu’ils parlent d’approches de transformation intérieure. J’en ai déjà parlé au début.

C’est la reconnaissance que mes propres croyances et vues du monde vont influencer tout le reste du système. Je vais m’arrêter là parce que je ne veux pas trop dépasser une heure.

Je trouve ça le fun d’avoir un blueprint, un modèle pour suivre aussi et pour s’inspirer pour non seulement créer notre petit village qui va être quand même un peu centré sur soi. C’est quelque chose de vivre tous ensemble sur un terrain. Il y a plein de systèmes à développer.

Il y a beaucoup de choses entre nous, mais au service de quoi? Moi, c’est ça qui me fait du bien de parler aujourd’hui et de réaliser dans ce rapport-là, au service de quoi? Pourquoi on fait ça? Moi, c’est clair que je veux vivre dans un village avec beaucoup de monde et créer des systèmes. J’ai plein d’idées. Il y a plein de monde qui ont plein d’idées.

On va peut-être faire des jardins de permaculture et une éducation libre pour les enfants et tout ça. Ça va être vraiment trippant. Je vois ce village-là comme un berceau, un berceau privilégié pour réapprendre à faire confiance à la vie.

C’est ça le gros résumé. Faire confiance à la vie, à la nature, faire confiance aux autres. Retrouver la sécurité dans l’instant présent et arrêter de vouloir faire autre chose qui s’en remet à vivre ce qui se présente à moi là, maintenant, dans la sobriété heureuse.

Un gros thème que je vais parler bientôt. La sobriété heureuse qui laisse place à la richesse éternelle de la vie, de chaque instant, chaque petit détail dans la nature, dans une relation. C’est ça la vraie vie, c’est ça qui nourrit, c’est ça qui rend heureux.

Donc, on va être le berceau de ça (le village), se rappeler ça parce qu’il faut faire un chemin parce qu’on n’a pas grandi dans une culture qui nous a montré ça, la plupart d’entre nous. On va faire un chemin, on va se créer un berceau pour ça. Le berceau, il est ensemble parce qu’on est des êtres sociaux.

C’est pour ça que, pour moi, on n’est plus à l’époque de faire du cheminement personnel ou spirituel tout seul sur son tapis en méditation, en yoga, en qigong ou en whatever. Ça, c’est des pratiques qui peuvent soutenir le moi dans le nous. Mais à quoi ça sert ça? Ça sert à se rappeler notre connexion au grandiose..

De méditer, ça sert à se rappeler ma connexion à l’instant, au grandiose. Peu importe comment tu nommes le plus grand que toi, la nature, le dieu dans lequel tu crois, ce n’est pas important. Ça sert à se rappeler ça, mais ce n’est pas juste ça.

Le point, c’est de ramener ça dans le vrai monde, avec d’autres mondes, de nourrir les connexions, les relations, dans les relations, pas juste la nourrir à l’intérieur de soi, en silence, sur son tapis et après ça, j’arrive dans la vraie vie, je ne suis pas capable d’être en relation avec l’autre. Non, non, non. La pratique personnelle, elle sert à encourager la pratique collective.

C’est ça que je vois, c’est ça que j’ai envie de vivre, moi, avec d’autres qui ont aussi ça à cœur. Donc, le village est ce berceau riche de relations dans lesquelles on vit la vraie vie et qu’on réapprend à s’aimer, à aimer ce qui est là, à s’aimer, à se faire confiance et qu’on fait le chemin vers l’unité, l’unité avec l’autre, avec la vie. Et donc, ça règle tous les problèmes que j’ai nommés aujourd’hui.

Puis donc, mais au service de quoi? C’est ça qui me fait du bien, là, puis dans cette discussion-ci, j’ai réalisé, ah, c’est un acte politique, c’est un acte activiste, un acte, une contribution à l’humanité. Nous, on veut vivre ça. Pour nous, pour nous en tant que petite collectivité, mais ça va faire des vagues d’inspiration, des vagues d’inspiration concrètes et intangibles aussi.

Des gens qui vont venir, qui vont s’en inspirer, qui vont ramener ça chez eux. Peut-être des communautés au complet, des villages, peut-être que la société au complet de demain sera bâtie sur un modèle du genre. Puis on va être connectés dans un réseau de d’autres projets aussi qui vivent de cette même manière-là et qu’on contribue tous à l’évolution de l’humanité vers un monde vraiment sain, vraiment durable.

Fait que c’est ça, moi, que je veux vivre.

C’est mon plus long podcast à ce jour. Il y avait du stock. Il y avait du stock.

Ça me fait un grand plaisir de le partager. Je me sens, à quelque part, soulagé en ce moment. Ça faisait deux semaines que je voulais le faire, ce podcast-là.

Ça n’y allait pas. Depuis hier matin, je baigne là-dedans. J’ai décidé de faire le statement.

J’ai pris un choix, mais j’ai été porté par une énergie de « wow, c’est mature, c’est prêt à être partagé. » Merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci. Wow! J’ai vraiment hâte aux rencontres de soirées de discussion pour discuter avec vous aussi, vous entendre et qu’on échange sur ces sujets-là ensemble.

C’est ça, pour l’instant, la manière de se relier. Il va y en avoir d’autres prochainement. Au grand plaisir de vous voir bientôt et au grand plaisir de vous parler encore dans un prochain podcast.

*** Envoyez moi vos commentaires, réflexions et questions; je vais les intégrer dans les prochains articles et soirées discussions! ***

Participez à la prochaine soirée discussion!